Un rapport du Center for Economics and Business Research, largement repris par la presse anglaise de ce début de semaine, indique que la Grande-Bretagne est «condamnée à être reléguée de la première division des économies internationales d'ici quelques années». Cette évolution devrait se répercuter négativement sur son rang diplomatique et son influence dans le monde des affaires. Selon le rapport, Londres sera classée 11e dans le monde d'ici 2015, notant que déjà lors de la dernière décennie, les Anglais, qui étaient classés 4e derrière les USA, le Japon et l'Allemagne, avaient été dépassés par la France, l'Italie et la Chine. D'ici 2015, Londres sera classée derrière des pays tels que l'Inde, le Canada et le Brésil et juste devant son ancienne colonie 2 fois moins peuplée, l'Australie. Auparavant leader de "l'empire qui ne dormait jamais" car s'étendant de l'Inde à l'Est aux Caraïbes à l'Ouest en passant par le Golfe et l'Afrique, Londres risque de se réveiller avec la gueule de bois, alors qu'il est également prévu que selon les tendances actuelles, la Chine fera jeu égal avec les USA en 2020. Selon le numéro 1 du CBRE Doug McWilliams, cité par The Independent, «De plus en plus, les décisions au niveau international seront prises par des pays différents de nous culturellement». Londres craint désormais pour la légitimité de son siège de membre permanent au conseil de sécurité des Nations Unies, ses droits de vote au FMI et à la Banque mondiale et son rôle dans la coalition occidentale en Irak et en Afghanistan. Touchée de plein fouet par la crise financière depuis 18 mois avec notamment un taux de chômage de 9% et un déficit budgétaire supérieur à 12%, Londres paie la facture d'une trop importante spécialisation dans les services, sa désindustrialisation et l'insuffisance des restructurations menées sous les ères Thatcher et Blair. Ce constat a été renforcé ce lundi 7 décembre par un rapport du département des Finances d'Alistair Darling, qui avertit contre les risques de nouvelle récession en raison de déficits trop importants. Londres risque de facto une baisse de son credit rating international, vu son déficit, les dettes de ses banques et entreprises et ses besoins de financement pour les 3 ou 4 ans à venir, avant une hypothétique reprise de l'investissement.