La Marocaine des jeux et des sports (MDJS) dans l'impasse. L'opérateur public chargé de commercialiser les jeux de hasard se trouve en effet dans une situation délicate depuis l'entame de la discussion du budget du ministère de la Communication au parlement. Mustapha El Khalfi compte en effet serrer la vis du cahier des charges du pôle public, entre autres, via l'interdiction des spots publicitaires radiotélévisés portant sur les jeux de hasard. Motif invoqué : la protection des mineurs et le respect des cahiers des charges. Lors de la présentation de son budget sectoriel, le ministre s'est ainsi retranché derrière l'exemple français qui a interdit la publicité sur les chaînes publiques pour défendre le bien fondé de sa proposition. Du côté du bookmaker marocain, la mesure en question «handicapera fortement la stratégie marketing visant essentiellement le grand public», commente-t-on au sein de la MDJS. L'interdiction de la publicité desdits produits concerne les spots publicitaires ainsi que la transmission radio-télévisée des résultats des jeux du Keno et du Lotto. Ces deux produits, à côté des paris sportifs, forment l'ossature des resources de la MDJS, qui est l'une des entreprises publiques les plus régulières dans l'alimentation des caisses de l'Etat. La mise en place des nouvelles règles relatives au jeu responsable par la MDJS n'a donc pas été suffisante pour l'opérateur public, qui doit actuellement chercher d'autres alternatives pour la promotion de ses produits et de ses ventes, lesquels alimentent le Fonds national du développement du sport. Du côté du bookmaker marocain, l'heure est à l'absorption du choc d'une annonce qui risque de gêner l'entreprise sous tutelle directe du département de la Jeunesse et des sports. «Les alternatives existent et elles sont actuellement débattues, mais il faudra avant tout attendre le vote final du budget», explique un responsable au sein de la MDJS. Ce dernier ne semble pas encore en mesure d'évaluer l'impact de cette décision sur la stratégie marketing de l'entreprise. Deux points resteront en suspens et en marge de la discussion du budget du ministère de la Communication. Ils renvoient d'abord à la compétence de la HACA ( Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle ) dans le domaine, ainsi qu'à celle du conseil d'administration de la MDJS, qui est présidé par Mohamed Ouzzine. Parallèlement, des craintes planent aussi sur la viabilité du pôle public. « Les recettes publicitaires émanant de la MDJS pèsent pour près de 23 MDH», arguent certains députés. Pour l'heure, la discussion du budget du département de la Jeunesse et des sports, ainsi que de celui des établissements publics soumis à son contrôle financier, pourraient donner plus de visibilité sur le seuil de la coordination entre ces composantes du gouvernement.