Etaient-ce ses entretiens prolongés tard le soir avec le Souverain, à l'occasion de l'inauguration du Salon du cheval à El Jadida avant-hier ? Ou est-ce le mouvement de grève qui handicape actuellement la France qui est à mettre en cause ? Le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouch, n'a finalement pas fait le déplacement pour assister au Salon international de l'alimentaire (SIAL) qui s'achève, aujourd'hui, à Paris. D'aucuns évoquent une participation marocaine à l'événement qui se clôture en queue de poisson puisqu'Akhannouch devait y présenter, face à un ensemble de professionnels internationaux, les articulations et les enjeux du Plan Maroc Vert, sans compter les rencontres programmées avec de grandes centrales d'achat européennes. Il n'empêche que la participation marocaine n'a pas manqué de temps forts puisque durant les 5 jours de la manifestation internationale, le Pavillon marocain géré par Maroc Export, le bras armé du ministère du Commerce extérieur pour la promotion des exportations, a vécu au rythme du Salon. Plusieurs animations ont été tenues : conférences, observatoire des Tendances, présentation d'innovations, créations, démonstrations, ateliers culinaires et dégustations, concours, remise de trophées, etc. La manifestation aura été, surtout, pour tous, producteurs, agro-industriels et intervenants sur le marché marocain, réunis au sein de Maroc Export, l'occasion de renforcer leur présence sur le marché français et surtout européen, et d'établir des contacts avec les importateurs, les enseignes de la distribution, de la restauration et les acheteurs à la recherche de partenaires et de fournisseurs. Grand zoom Un zoom sur l'impact de la filière de l'industrie agroalimentaire sur les exportations nationales éclaire bien sur l'importance de ces prises de contact. En effet, l'industrie de l'agroalimentaire et de la pêche contribue à hauteur de 16% au PIB et représente 20% des exportations. Le secteur compte 2.050 unités de production réparties sur l'ensemble du territoire et emploie 108.000 personnes. Les exportations de la filière se défendent bien avec près de 1,2 million de tonnes en 2009. Certes, les fruits et légumes frais viennent en-tête avec 40% du volume global des exportations, suivis des agrumes (25%), des produits de la pêche (24%). Néanmoins, les produits transformés (11%) réussissent une belle incursion. En effet, les produits transformés issus de la pêche et de l'agriculture ont représenté en 2009 un montant de 100 millions d'euros. En outre, beaucoup de fruits et légumes transformés sont exportés sous différents types. Les fruits surgelés et les olives en conserve constituent les deux catégories les plus contributives à l'exportation. Il est à noter que l'Europe est le premier client du Maroc en fruits et légumes transformés avec 72% des importations. L'industrie de la pêche, spécifiquement avec une dynamique et un potentiel de pêche très important, figure comme la 3ème industrie contributive aux exportations agroalimentaires, après les fruits et légumes frais et les agrumes : près de 463.000 tonnes ont ainsi été exportées en 2008 (soit 55% des exportations agricoles). Très orientée vers l'export et fortement diversifiée, cette industrie dispose d'une grande variété de poissons. Plus de 70% du poisson déchargé est transformé localement et exporté vers plus de 100 destinations dans le monde. Optimisation des performances Ce qui nous amène à l'industrie oléicole. Bénéficiant d'un effort de promotion particulièrement soutenue à l'occasion du SIAL 2010, la filière est riche d'une superficie de 680.000 ha (plus de 55% de la superficie arboricole nationale), et de plus de 400.000 exploitations agricoles. D'ailleurs, l'olivier est la principale espèce fruitière cultivée. Il faut rappeler également que l'oléiculture jouit de nombreux atouts. Elle assure près de 100.000 emplois permanents et représente 5% du PIB agricole. La filière oléicole érigée au rang des priorités dans le cadre du Plan Maroc Vert participe déjà à hauteur de 15% aux exportations agroalimentaires et vise à devenir plus performante et plus compétitive à l'horizon 2020. La filière se déploie autour de deux axes. D'une part, orientée vers le marché national, elle assure près de 75% de la production et 60% des revenus. D'autre part, le Royaume est le deuxième exportateur mondial d'olives de table. Partant, tournée vers l'export avec 25% de la production, elles représentent 40% des revenus oléicoles et 70% des exportations. À présent, il est question de passer à la vitesse supérieure. En effet, depuis quelques années, l'on assiste à l'émergence de projets intégrés, initiés aussi bien par de grands groupes agricoles nationaux que par des capitaux étrangers, autour de grandes exploitations intégrées. Le Plan Maroc Vert place la filière oléicole au cœur de son dispositif en lui offrant une plus grande ouverture à l'international et permettant parallèlement l'optimisation des performances.