Février aura finalement été un mois plutôt négatif. En effet, l'agrégat de monnaie M3 a accusé une petite baisse de 0,2%, suite au repli de l'ensemble de ses contreparties. Ainsi, selon les statistiques monétaires de Bank Al Maghrib (BAM) pour le mois de février, les avoirs extérieurs nets ont enregistré une baisse de 1,6% et les créances nettes sur l'administration centrale de 1,3%. Les créances sur l'économie n'échappent pas non plus à la contraction, en reculant de 0,2%. Cela reflète la diminution de 0,7% des crédits bancaires et plus particulièrement des prêts à l'équipement et de la trésorerie. Ces derniers ont baissé respectivement de 2,7% et de 1,9%. En revanche, les crédits immobiliers ont crû de 0,8%, alors que ceux à la consommation sont restés quasiment inchangés par rapport à leur niveau du mois précédent. Suite à cette baisse de la masse monétaire, l'ensemble de ses composantes a été négativement touché, à l'exception des placements à vue, qui ont enregistré une légère hausse de 0,9%. Ainsi, la circulation fiduciaire a reculé de 0,7% et la monnaie scripturale de 0,3%. De leur côté, les autres actifs monétaires ont accusé un repli de 0,2%, suite notamment à la baisse enregistrée au niveau des comptes à terme et des certificats de dépôt et à une hausse des titres d'OPCVM monétaires. «Pour les agrégats de placements liquides, ils sont restés quasiment stables, la baisse des titres d'OPCVM obligations ayant été atténuée par la hausse des titres d'OPCVM actions et diversifiés et des autres placements liquides», note BAM. Par ailleurs, l'accélération du rythme de progression des comptes d'épargne et des titres d'OPCVM monétaires (qui sont passés respectivement à 9,9% et à 29,3% contre de 7,2% et - 14,5% en 2011) a été derrière la croissance de 5,3% en glissement annuel de l'agrégat M3. Ce dernier n'ayant crû en février 2011 que de 4,2%. En ce qui concerne les dépôts à vue, ils ont enregistré «une décélération revenant de 4,8% à 4,5%, tandis que les dépôts à terme se sont inscrits en baisse de 4,2%, au lieu d'une hausse de 5,9% en février 2011». À 7,2%, la monnaie fiduciaire est quant à elle restée quasiment stable. Par secteur institutionnel, c'est au niveau du privé que l'accélération de M3 s'est principalement reflétée. Ainsi, les actifs monétaires des sociétés non financières et des ménages sont passés respectivement de 6,2% à 8,7% contre 6,2% et de 6,3%à 7,1%. Par contre, les avoirs du secteur public ont reculé de 17,3%, contre une hausse de 10%. Sur le registre des créances sur l'économie, ces dernières ont progressé en février dernier de 8,3%, contre 5,3%1 un an auparavant. Cette progression a été marquée entre autres par l'accélération du rythme de progression des crédits bancaires, qui s'est établi à 8% contre 6,7%. À ce niveau il faut noter la progression des prêts de trésorerie et à la consommation, respectivement de 13,8% et de 11,8%, contre 7% et 7,7% et une hausse des créances diverses sur la clientèle de 4%, contre une baisse de 5,3%. «Le taux de progression des crédits immobiliers s'est stabilisé autour de 9% et les prêts à l'équipement ont, en revanche enregistré un ralentissement, en passant de 14,7% à 1,5%», souligne BAM. Par secteur, Bank Al Maghrib note une accélération du rythme de progression des crédits accordés aux sociétés financières et au secteur public. Cette évolution a été toutefois atténuée par la décélération des crédits octroyés au secteur privé (voir éco du marché page 14). S'agissant des avoirs extérieurs nets, ils ont reculé de 15%, traduisant ainsi la baisse des réserves nettes de change de BAM. Par contre, les créances nettes sur l'administration centrale ont marqué une hausse de 29,1%. Celle-ci est la résultante de l'augmentation de ses recours aux autres institutions de dépôt.