Le Maroc a interpellé, lundi, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur la demande du secrétaire général de l'ONU relative à l'enregistrement des populations dans les camps de Tindouf, contenue dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, affirmant suivre de près les démarches du HCR pour la mise en œuvre de l'appel du SG. Intervenant à l'occasion de la 61e session du Comité exécutif du HCR, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, a exprimé la profonde préoccupation du Maroc quant au refus opposé au HCR, depuis plus de trois décennies, de procéder à l'enregistrement des populations marocaines séquestrées dans les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie. Le diplomate marocain a souligné que la persistance de l'Algérie dans «ses errements de la guerre froide» n'a pas empêché la communauté internationale de prendre conscience de l'impossibilité de maintenir les camps de Tindouf en dehors du droit international. Tout en renouvelant la pleine confiance du Royaume au HCR, l'ambassadeur a fait remarquer que l'appel du secrétaire général de l'ONU conforte la légitimité et le bien-fondé de la position marocaine au sujet du recensement et de l'enregistrement des populations des camps de Tindouf. Double mandat pour le HCR Il a fait observer à cet égard que le HCR est désormais chargé par le SG de l'ONU de procéder au recensement des populations des camps de Tindouf, et d'élaborer un plan d'actions accompagné d'un calendrier pour des entretiens individuels avec chaque membre de cette population en vue de l'informer de ses droits. L'absence d'enregistrement, a-t-il expliqué, empêche l'évaluation rationnelle des besoins humanitaires de ces populations, ce qui contribue à la dilapidation des ressources du HCR et favorise le détournement de l'aide humanitaire internationale, fournie pendant de longues années sur la base de «chiffres sciemment gonflés à des fins d'instrumentalisation politique». Hilale a rappelé, à ce propos, les doutes exprimés par plusieurs rapports sur le nombre réel des populations des camps et sur le détournement de l'aide humanitaire et qui ont conduit, en mai 2005, le HCR et le Programme alimentaire mondial (PAM) d'arrêter le nombre des habitants de ces camps à 90.000. Omar Hilale a indiqué que le Maroc qui s'est toujours inscrit dans une perspective de réconciliation et de règlement politique négocié, consensuel et définitif du différend sur le Sahara marocain dans le cadre des Nations unies, lance un appel à l'Algérie, au HCR, aux pays donateurs et à la communauté internationale afin d'œuvrer pour la levée de ce blocage et permettre au HCR d'accéder à ces populations, de les enregistrer et de les interviewer individuellement sur leur désir de rester dans les camps ou de retourner à leur pays d'origine, en l'occurrence le Maroc.