2011 est derrière nous, mais la situation est encore loin d'être à son meilleur niveau concernant la productivité du secteur halieutique. Les dernières statistiques de l'Office national des pêches sont formelles : le volume des débarquements s'inscrit toujours en baisse avec une variation annuelle négative à -3%. Un chiffre à considérer avec beaucoup de relativisme, puisque la période hivernale est traditionnellement considérée comme l'une des plus creuses de l'année dans le secteur de la pêche, du fait des conditions météorologiques qui peuvent être défavorables à l'activité. De fait, les captures halieutiques sont ainsi redescendues à un volume total de 116.000 tonnes sur les deux premiers mois de l'année en cours, contre près de 120.000 tonnes à pareille période en 2011. Ces chiffres sont accompagnés par une régression, également, de la valeur de ces prises. Elles ont reculé de 8% sur les mêmes périodes comparées. Dans le détail des chiffres, force est de remarquer que la plus forte baisse de volume a concerné les espèces céphalopodes. Elle est en effet estimée à une variation de 31% par la structure publique. Le poulpe et le calmar, notamment, ont déserté les filets des pêcheurs marocains, avec des baisses respectives de captures évaluées à hauteur de 42%, comparées au volume relevé en début 2011. La contreperformance a également concerné les espèces de poisson blanc, qui ont enregistré une baisse des débarquements de près de 8%. Pour les pélagiques, qui sont parmi les espèces les plus importantes pour l'industrie de transformation, les dernières données de l'ONP affichent une quasi stagnation des volumes débarqués. Eaux profondes Le thon, le maquereau et les anchois ont ainsi été les trois principales espèces pélagiques les plus pêchées ces deux derniers mois, avec des améliorations respectives de 191%,118% et 254%, en comparaison à 2011. Ces grosses performances ont en tout cas permis de combler le déficit relevé pour la sardine (-7%), qui semble continuer à bouder les filets marocains. Cela ne semble cependant pas avoir eu un impact significatif sur l'amont industriel de première transformation. La conserverie et la fabrication de farine et huiles de poisson ont en effet été les destinations majeures des débarquements opérés sur les deux premiers mois de cette année. Combinées, les deux filières industrielles constituent une part de près de 43% du total des destinations des captures, quasi égalant le volume mis sur les marchés de gros à usage de consommation. Ce dernier avoisine le chiffre de 50.490 tonnes, soit un peu plus de la moitié des volumes débarqués. Ces quantités devraient, par ailleurs, fortement évoluer au cours de cette année. Fructueuses perspectives Le projet de loi de finances 2012, actuellement en examen au Parlement, comporte quelques bonnes annonces pour le secteur halieutique. L'une d'elles porte en effet sur le lancement, cette année, du plan d'aménagement du stock «C». Ce plan «vise à accorder de nouvelles licences de pêche pour l'exploitation de ce stock, évalué à 1 million de tonnes de petits pélagiques», explique-t-on dans un document de la tutelle. Ses exploitants potentiels devraient, par ailleurs, «s'engager à réaliser des investissements sur terre», rajoute-t-on. Cela devrait permettre en effet d'augmenter les capacités de valorisation des produits de la mer, ainsi que de créer de nouveaux postes d'emploi dans le secteur. «Flottement» des dépenses d'investissements Elles n'évolueront pas cette année. Les dépenses publiques d'investissement destinées au secteur halieutique font quasiment du sur place. C'est en effet quelque 320 MDH qui seront débloqués par l'Etat à cette fin, au titre de l'exercice actuel, contre 330 millions dans la loi des finances 2011. Ce budget sera principalement injecté dans la stratégie Halieutis, comme pour lui insuffler un nouvel élan. Parmi les projets dans le pipe, et qui devraient se concrétiser cette année, figure la mise en œuvre du Programme d'appui à la pêche côtière et artisanale. Un montant de 35 millions de dirhams sera mobilisé à cette fin, destiné à la poursuite de la construction du Point de débarquement aménagé (PDA) d'Inouaren, ainsi que du démarrage des travaux de ceux de Sidi Boulfdaile, Aglou et Moulay Bousselham. D'autres projets d'infrastructures, tels les travaux de construction des Villages de Pêcheurs (VDP), seront également lancés au cours de cette année.