Le constructeur automobile Peugeot a confirmé être en discussion pour prendre possession de 30 à 50% du japonais Mitsubishi. Une telle alliance ferait de la nouvelle entité le sixième constructeur automobile mondial. Peugeot vise l'expertise de Mitsubishi dans le domaine de l'environnement, ainsi que son réseau en Asie. Le constructeur français compte, ainsi, lancer le plus rapidement possible la voiture électrique. Avec des ventes réalisées pour 70% en Europe, le groupe peine à s'implanter dans les pays émergents. Notamment en Chine où il continue encore de perdre des parts de marché. Depuis 2005, les deux groupes collaborent à plusieurs niveaux. PSA achète à Mitsubishi des 4x4 et va produire des petits véhicules électriques Peugeot et Citroën, dérivés de sa citadine électrique i-Miev. Leur commercialisation est prévue pour fin 2010. Le groupe nippon reçoit, quant à lui, des moteurs diesels du groupe français pour équiper certains de ses véhicules. PSA et Mitsubishi construisent aussi une usine commune en Russie, à Kalouga. Mitsubishi prévoit d'émettre 1,5 à 2,3 milliards d'euros d'actions nouvelles que PSA achèterait, ce qui lui donnerait entre 30 et 50% des parts du constructeur nippon. Cet accord permettrait donc à Peugeot de conserver son indépendance et de prendre de facto le contrôle de la nouvelle entité. À la reconquête du marché japonais Du fait de sa situation financière dégradée, la marque japonaise Mitsubishi a perdu de son prestige. Le groupe a annoncé une perte nette 280 millions d'euros au premier semestre 2009-2010. Peugeot a aussi fait état d'une perte nette de 962 millions d'euros au premier semestre, mais a relevé ses prévisions pour le second. Dans ce contexte, reconquérir le marché japonais paraît être délicat, voire impossible. Pour regagner des parts de marché, il faudra que Mitsubishi laisse toute latitude à Peugeot pour faire du nettoyage. Il est utile de rappeler qu'en cas d'accord, ce sera le deuxième investissement massif d'un constructeur automobile français au Japon depuis 1999, lorsque Renault avait pris 44% de Nissan.