C'est fait. Le Maroc a besoin de cash pour financer ses ambitions de développement économique. On n'ira pas jusqu'à dire que nos finances sont si asséchées que le financement de fonctionnement est compromis, mais force est de constater que les liquidités se font de plus en plus rares. Le risque majeur est de voir les banques serrer la vis, restreindre la distribution des crédits et étouffer la PME. Car, chez nous, ce sont toujours les petites structures qui paient les frais des périodes de vaches maigres. Or, cette fois-ci, elles sont déjà frappées de plein fouet par les retombées de la crise mondiale. Il y a lieu aussi de signaler qu'elles subissent «la tyrannie» des établissements publics, notamment en matière de délais de paiement, en dépit de l'existence d'une loi supposée les protéger. L'Etat est entre le marteau et l'enclume. Il reste impuissant devant les problèmes cumulés des PME, et en même temps il dispose de peu de marge et de solutions à leur offrir. On l'a dit, les finances se corsent, et il ne faut donc pas s'attendre à des miracles de la part du cabinet Benkirane. Ce dernier a, apparemment, d'autres priorités. Il se doit de conserver les fondamentaux de l'économie, chercher les fonds nécessaires à ses équilibres et assurer une gestion au quotidien sans trop de dégâts. Il est clair que les projets de développement, d'amélioration du taux de croissance et d'instauration de profondes réformes sont aujourd'hui un vœu pieux. Benkirane et ses ministres ont certes été desservis par une conjoncture des plus défavorables, mais devraient faire preuve de beaucoup de réalisme et d'innovation. Les bonnes volontés ne suffisent pas. En pareilles circonstances, il faut aller chercher les recettes partout où elles sont, en vue de conserver les équilibres et de l'économie et de ses opérateurs.