Les PME qui représentent 95% du tissu économique national sont menacées par une crise sans précédent. Et pour cause, elles n'arrivent plus à gérer leur trésorerie en raison des délais de paiement longs, très longs même. Entre deux à trois mois, de ce qui est communément convenu comme délai de rigueur, les factures ne sont, in-fine, payées qu'au bout de six mois et plus. Les PME se trouvant ainsi entre l'enclume de banquiers «carrés» qui ne veulent rien comprendre, et le marteau de clients peu soucieux du danger qui guette 95% de l'économie nationale. L'Etat a, certes, bien voulu rectifier le tir en décrétant une loi qui stipule que «les délais de paiement sont de 60 jours ou en cas de convention de 90 jours maximum avec des intérêts de retard a défaut de respect de ces dispositifs». Que nenni ! La réalité est tout autre. Car les premiers qui enfreignent cette loi sont les organismes publics, les ministères à leur tête. Rarement, un organisme public se conforme à ses engagements, et les règlements sont souvent sujets de chantage, de corruption même. Le secteur privé n'est pas en reste. De grandes entreprises, structurées parfois selon des standards internationaux, rendent la vie dure aux PME, et les poussent parfois à mettre la clé sous le paillasson. Elles conditionnent parfois le règlement à des formules de corruption déguisées ou tout y passe. Cadeaux, avoirs, et quelques fois même des prises de participation. Demain, parmi les premiers chantiers auxquels le prochain gouvernement devrait s'attaquer, ce sera bel et bien les délais de paiement. Il y va de la survie de nos PME, et de milliers d'emplois. C'est un danger, certes, dormant, mais qui ne tarderait pas à s'éveiller. Mieux vaut prévenir que guérir.