Les investissements dans le secteur éolien ont très peu évolué dans la région maghrébine. Pour autant, le Maroc est le seul pays où de nouveaux projets on été répertoriés dans le courant de l'année 2011. Ces investissements portent pourtant sur une hausse très légère de puissance installée additionnelle. Elle est estimée à un total de 5MW, portant le cumul national en capacité éolienne installée au seuil exact de 291MW. Cela est de fait l'une des principales conclusions du dernier rapport 2012 du Global Wind Energy Council (Conseil mondial de l'énergie éolienne – GWEC), la structure de veille économique mondiale sur l'évolution du business du vent. Dans le fond, cette légère hausse de capacité, n'a évidemment toujours pas permis au royaume de détrôner l'Egypte de sa position de leader dans la région. Elle permet également d'établir un lien avec les dernières statistiques du ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement. En effet, selon la tutelle, la contribution du secteur éolien à la satisfaction de l'énergie nette appelée, n'a pas dépassé la barre des 3% sur les deux dernières années. Pendant ce temps, le concurrent égyptien connaît pourtant un réel gel des nouveaux investissements dans le secteur des énergies renouvelables, en l'occurrence éolien, depuis qu'il subit de plein fouet une conjoncture de perturbation sociopolitique et d'instabilité globale de son climat des affaires. Au détriment de la première place, le Maroc conserve tout de même sa seconde position derrière l'Egypte. Il faut dire que contrairement au solaire, la concurrence en termes de projets de développement dans le secteur éolien est peu dynamique. Projets en jachère Ce dernier classement du GWEC vient par ailleurs confirmer celui dressé récemment par le cabinet britannique international, Ernst&Young, portant sur les économies les plus attractives en investissements dans le domaine des énergies. Le Maroc, sur la filière éolienne, n'a guère évolué dans le tableau, faisant quasiment du surplace à la 30e position, par rapport à l'indice 2011, dans un classement d'une quarantaine de pays où des potentiels d'affaires ont été identifiés. Mais si les avancées sont encore timides sur la filière en 2011, les deux organismes tablent sur de «bonnes perspectives de croissance pour le royaume», sur les deux prochaines années. Ces perspectives sont principalement fondées sur le récent lancement des projets de réalisation de la seconde phase du programme éolien intégré. L'Office national de l'électricité (ONE) a en effet bénéficié d'un prêt auprès de la Banque africaine de développement, pour couvrir le coût, entre autres projets, de développement d'un projet éolien d'une puissance installée totale de 850 MW, en production privée d'électricité. Du PPP à la clé L'offre devrait ainsi se structurer suivant un schéma «Build Own Operate and Transfer». Pour rappel, au total, cinq sites sont concernés. Il s'agit de ceux de Tanger 2 (150 MW), de Koudia Al Baida à Tétouan (300 MW), de Tiskrad à Laâyoune (300 MW), de Boujdour (100 MW), ainsi que de Taza (150 MW). La phase de préqualification des entreprises et des groupements d'entreprises court déjà. La date limite des dossiers, vient cependant d'être reportée au 20 avril prochain. Des sources officieuses avancent le motif «d'insuffisance du nombre de candidats soumissionnaires au projet». Il faut savoir pourtant que les intérêts n'ont de cesse de se manifester auprès des industriels étrangers, notamment. Le dernier en date est Acciona Energy. Le groupe espagnol est en effet en train de finaliser son dossier d'offre commerciale. Le Français EDF est également cité parmi les opérateurs soumissionnaires, de même que la branche énergie de l'Allemand Siemens.