C'est sur une tendance bien éventée en projets que l'ONE semble démarrer cette année. L'organisme public vient de procéder au lancement effectif de la deuxième grande phase du programme éolien intégré lancé en 2009. Cette phase devrait porter sur la conception et l'exploitation d'un projet composé de cinq parcs éoliens, d'une puissance totale installée de 850 MW. Ce projet comporte également la fourniture et la maintenance d'équipements nécessaires à la réalisation d'un parc éolien supplémentaire de 200 MW. La phase de préqualification au projet est déjà rendue publique, ce qui devrait également être le cas, en mars prochain, pour l'appel d'offres international qui devrait s'en suivre. Au total, c'est quelque 1.050 MW de parcs de production d'énergie éolienne qui devraient sortir de terre dans les toutes prochaines années, pour compléter les 1000 MW déjà en fonction ou en cours de développement. Les cinq sites géographiques de production identifiés jusque là pour accueillir cette seconde série de projets, sont ceux de Tanger 2 (150 MW), de Koudia El Baida à Tétouan (300 MW), de Taza (150 MW), de Tiskrad à Laâyoune (300 MW), et enfin de Boujdour (100 MW). Le concept de concession proposée par l'ONE sera du «Build Own Operate and Transfert», soit une offre globale allant de la conception et l'exploitation à la commercialisation de l'énergie produite par l'opérateur attributaire. Une offre qui sera opérée dans le cadre d'un partenariat public privé, comme c'est le cas au niveau du programme solaire. À terme, cette nouvelle phase devrait ainsi mobiliser un investissement d'un peu plus d'un milliard et demi de Dollars US. Boucler la boucle Le programme éolien intégré lancé en 2009 par l'Etat prévoit la mise en place de 2000 MW en capacités installées. À l'horizon 2020, ces fermes éoliennes devraient permettre la production de près de 6.000 GW/heure. Cette nouvelle phase de projets vient donc boucler l'offre du royaume et les dispositifs de production du secteur. Mais au-delà des investissements du projet en lui même, il faut noter aussi la création d'une filière industrielle éolienne attenante à ce projet, et tout ce que cela suppose en potentiels de création d'emplois. Le département de l'Energie s'est en tout cas déjà offert, sur cet aspect, une visibilité sur les besoins en compétences de ce secteur. Dans le scénario d'une intégration industrielle minimale, 2.023 emplois supplémentaires (982 liés aux installations annuelles et 1 041 liés à l'exploitation) devraient être créés à l'horizon 2025. Ces projections seraient de 7.437 emplois - dont 5.723 liés aux installations annuelles et 1.714 liés à l'exploitation - dans le cadre d'une intégration filière importante. Sur une note beaucoup plus financière, la finalisation de ce programme devrait apporter un grand soulagement à la facture énergétique du pays. C'est quelque 1,5 millions de tep (Tonne équivalent pétrole) qui devrait être économisés sur le budget de l'Etat.