Décidément, le halal pèse gros et on se l'arrache ! Après avoir été évoqué en France, au sein des campagnes présidentielles, voici que le marché du halal va faire l'objet d'un Salon spécialement dédié. C'est parce qu'il ouvre la porte à un marché de plus de 3 milliards de dollars dans le monde, que le halal est en effet aujourd'hui, l'objet de la convoitise de l'Expo Center Sharjah et du Centre islamique de développement du commerce (CIDC), basé à Casablanca. Les deux organismes viennent de conclure un accord, portant sur le lancement de la première édition du «Halal Food Moyen-Orient». Conformément à cet accord, le CIDC, qui est le bras armé de l'Organisation de coopération islamique (OCI), dans la promotion des investissements, jouera un rôle clé en aidant les états membres à participer au Salon, misant non seulement sur la diffusion d'informations, mais surtout sur les opportunités qu'elle offre. Pour les industriels du secteur agroalimentaire marocain, c'est l'occasion de se positionner. D'ailleurs, les officiels ont senti le bon filon et semblent s'intéresser de près à cet événement, sensé révolutionner le business du halal au moyen orient. En témoigne la rencontre tenue à Casablanca, entre le ministre de l'Industrie et du commerce, Abdelkader Amara, et les équipes de l'Expo Center Sharjah. Objectif annoncé: échanger sur les moyens d'amélioration de la coopération commerciale. Cependant, il faut également y voir une occasion d'anticiper et de se rapprocher des initiateurs d'un événement, sensé intéresser plus de deux milliards de consommateurs de part le monde. C'est dire le potentiel commercial qui se cache derrière la mention «Halal». Reste maintenant à savoir si les industriels marocains sentiront également la bonne affaire en participant au Halal Food Market, qui se tiendra à Sharjah en décembre prochain. Driss Berrada, Directeur général de Yasmine Immobilier. «Conjuguer l'équation entre qualité, surface et prix» Les Echos quoitidien : Le logement social a connu un réel engouement ces deux dernières années. Qu'en est-il pour le groupe Yasmine Immobilier ? Driss Berrada : Effectivement, les mesures prises par le gouvernement pour la période 2010-2020 nous ont motivés à être présents sur ce segment. Nous disposons d'une vraie visibilité jusqu'en 2020, avec notamment un objectif de 1.500.000 logements sociaux. D'autre part, dans le cadre de notre stratégie de développement, le logement social sous le label «Kenzi» représente 30 % des activités du groupe Yasmine Immobilier. À ce titre, nous capitalisons sur une première expérience réussie, en partenariat avec Al Omrane, lors d'un projet réalisé en 2005 pour le recasement de bidonvilles. Concrètement, comment s'articulent vos projets de logements sociaux ? Nous disposons d'une réserve foncière de 6.000 logements sociaux sur 4 villes : Settat, Deroua, Berkane et Oujda. Notre programme s'étalera sur 5 ans. À Settat, le 1e projet de logements sociaux a été lancé en juin 2011, sur 12.000 m2, 550 appartements et 40 magasins. Il est commercialisé à 50% et la livraison de la 1re tranche est prévue au 1e semestre 2012. Une extension de 700 autres appartements est prévue dans un 2e temps. Le 2e projet à Oujda avec 500 logements sera livré fin 2012. Des extensions de 3.500 logements seront planifiées en 2013. D'autres projets sont programmés en 2012, notamment à Berkane, qui cible 300 logements, et qui est en attente du plan d'aménagement, ainsi que Deroua avec 500 logements, qui est en attente de dérogation. Quels sont les principaux défis que vous avez dû relever sur ce segment ? Notre vision est de transposer la philosophie du groupe dans le social, c'est-à-dire que nous proposons le haut standing du social au prix du social. Le logement social est un engagement du promoteur vis-à-vis de l'Etat et du citoyen à faible revenu. À quoi ressemble un logement social tel que défini par le cahier des charges ? Il est muni d'une salle d'eau sans baignoire, il n'y a pas de jeux de volumétrie, des portes isoplanes avec une porte pleine d'accès, deux prises électriques, un foyer lumineux et enfin une cuisine avec une buanderie, pour éviter une terrasse accessible. Pour ce qui est du groupe Yasmine Immobilier, notre challenge avec notre signature «Orfèvre de l'immobilier» a été de conjuguer l'équation entre qualité, surface et prix, et de réaliser un produit esthétique, adapté à notre culture de la qualité, avec une grande attention apportée au choix des matières et des couleurs, afin de rester fidèle aux valeurs qui nous définissent, ce qui est primordial. Nos projets sont portés par les mêmes prestataires et partenaires qui sont aussi ceux du haut standing, avec un même respect des procédés de construction et de celui du niveau de qualité, que nous exigeons de chaque corps de métier. Avec un prix d'acquisition certes réduit, le logement social est globalement situé dans les zones périphériques... Sur notre programme social, nos projets se trouvent exclusivement dans la ville. Mais globalement, pour des villes comme Casablanca, il est normal d'aller vers des zones périphériques, tout simplement en raison du prix du terrain. N'oublions pas également que la valeur maximale d'un logement social est de 250.000 DH. Avec un grand déficit en logements sociaux, la demande nationale est très importante... Aujourd'hui nos projets de logements sociaux Chaouia et l'Oriental. Nous étudierons ensuite les opportunités dans les autres régions comme Rabat, Souss-Massa-Draâ et Marrakech. Certes, la demande est là et les projets jouissent d'un faible risque commercial, avec une trésorerie maîtrisée. Cependant, il faut avoir une autorisation de construction et réussir le circuit de validation, en obtenant le visa des agences urbaines, avant la mise en chantier, qui peut durer 3 mois, voire même plus de 6 mois et nous espérons vivement que le dispositif de contrôle, mis en place, veillera de plus en plus au respect du cahier des charges défini par le département de l'Habitat. Quant à la rentabilité du produit, notre marge est beaucoup plus réduite que sur nos programmes de résidence de haut standing. Notre nouveau défi est de maintenir le niveau de qualité de nos réalisations.