ça fait longtemps que je voulais internationaliser ma chronique, mais j'avais besoin d'une bonne thématique. Je l'ai enfin trouvée : le sous-développement et nous. Comme vous allez le voir, dans le «nous», je vais mettre un peu tout le monde, je veux dire toute le monde qui est comme nous. J'entends d'ici certains crier que nous, nous ne sommes plus sous-développés, mais - nuance énorme ! - «en voie de développement» ! Je ne vais pas les contredire pour ne pas les décevoir, et comme dit souvent mon voisin et néanmoins ami Simon : «Chuppojons !». Supposons que nous sommes, contrairement à d'autres, des «en voie de développés». D'ailleurs, pour vous montrer ma bonne foi, je vais justement commencer par ces «autres». Je vais même aller loin, je vais prendre l'exemple de notre voisin le plus proche et en même temps le plus lointain (C'est fort, comme métaphore, hein ?). Oui, bien sûr, c'est de l'Algérie qu'il s'agit. Comme vous avez dû le remarquer, je n'ai jamais touché à l'Algérie, du moins en mal, et si je ne le fais pas, c'est pour au moins deux raisons. D'abord, et même si ce n'est pas politiquement très correct de le dire, je vais le dire : j'adore ce pays. Parce que, quoi qu'on en dise, c'est un pays merveilleux, comme le nôtre d'ailleurs, n'est-ce pas ? Et son peuple est, au moins, aussi génial que nous autres. Ça, c'était la première raison. La seconde : c'est que puisque tout le monde lui tape dessus depuis toujours, je n'allais pas quand même m'y mettre, moi aussi. Mais, aujourd'hui, j'ai décidé de rompre le silence et de dénoncer la décision imbécile du commissaire du prochain Salon International du livre d'Alger, d'interdire aux éditeurs égyptiens d'exposer leurs livres. Et vous savez pourquoi ? Parce que, rappelez-vous, certains supporters imbéciles égyptiens avaient jeté des pierres sur le bus de la sélection de foot d'Algérie, et certains commentateurs égyptiens non moins imbéciles avaient jeté du feu sur des braises déjà bien vives. Et puisque nous sommes en Egypte, restons-y deux minutes, le temps de vous relater ce vol aberrant, en plein jour, dans un musée du célèbre tableau «Les Coquelicots» de Van Gogh, une toile estimée à 50 millions de dollars. Vous allez me dire que des vols de tableaux, il y en a toujours eu, mais là – et c'est là où se situe le sous-développement - seules sept caméras de surveillance sur 43 fonctionnaient. Heureusement que les Pyramides sont trop lourdes à emporter. Maintenant, pour finir, je reviens à notre pays chéri. Ce matin, j'ai lu une info extra : «Le Maroc dans le top des cinq pays africains où il fait bon vivre». Waou ! Et c'est le grand «Newsweek» qui la rapporte. Mais, comme je veux toujours chercher la petite bête, j'ai continué la lecture, et je découvre que notre «Plus Beau Pays du Monde» est, en fait, classé... 67e sur 100 autres pays dans le monde ! Vous voulez connaître les premiers ? La Finlande, la Suisse et la Suède. Alors, toujours Bikhiiiir ?