C'est en application de l'article 9 de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale que le Maroc a soumis à l'appréciation des membres du Comité pour l'élimination de la discrimination raciale, ses 17e et 18e rapports périodiques à l'occasion de la 77e session du Comité qui se poursuit jusqu'au 27 août à Genève. L'audition de la délégation marocaine a été marquée par un dialogue de fond avec les 18 experts membres du comité, sur certains thèmes définis préalablement comme ordre du jour de la présente édition. Il s'agit de la situation de la population amazighe, la situation des non-ressortissants, et celle des réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées. Le rapport-Etat a mis en lumière les efforts consentis, au niveau national, par les pouvoirs publics dans le but de garantir le respect de la dignité humaine et la réalisation effective des objectifs de ladite Convention. Le Maroc a, dans ce cadre, ratifié la quasi-totalité des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, et a initié depuis 2006, un processus de levée des réserves sur ces instruments. Le chef de la délégation marocaine et par ailleurs ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations-Unies à Genève, Omar Hilale, a fait remarquer que les droits humains, matrice fondamentale des politiques publiques et référentiel incontournable de l'action gouvernementale, sont au cœur des dispositifs et des programmes des autorités marocaines et imprègnent positivement l'ensemble de leurs actions. Cet engagement, placé sous la conduite du Roi Mohammed VI a permis d'insuffler une véritable dynamique au processus stratégique et irréversible de consolidation de l'Etat de droit, d'enracinement de la démocratie et d'élargissement des libertés publiques fondamentales. À ce titre, les travaux réalisés par IER, les expériences de l'INDH, la restructuration du CCDH et le renforcement des capacités de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) sont autant de réalisations à mettre à l'actif de ce vaste champ de réforme. Dans la perspective de consolidation de ces acquis, de nouveaux chantiers ont été également ouverts en 2009. Il s'agit particulièrement de la régionalisation avancée et de la réforme de la justice. S'agissant des thèmes relatifs à la présente session, le chef de la délégation marocaine a déclaré que la promotion de l'amazigh s'inscrit dans un cadre de mise en œuvre du projet de société démocratique et moderniste voulu par le Souverain et fondée sur la consolidation de la valorisation de la personnalité marocaine et de ses symboles linguistiques, culturels et civilisationels. Le diplomate a toutefois reconnu des obstacles ayant plombé la réalisation effective des engagements pris, mais devait-il ajouter, les autorités marocaines ont récemment pris, les dispositions nécessaires pour y remédier, principalement en ce qui concerne l'enregistrement des prénoms auprès de l'état civil. En conclusion, le rapport a fait ressortir que les actions entreprises dans le cadre de la lutte contre la discrimination sous toutes ses formes, visent à consacrer l'égalité entre les différentes composantes de la population du pays, à promouvoir le développement social, économique et culturel, ainsi qu'à soutenir les institutions chargées de la défense des droits de l'homme en leur fournissant le cadre législatif adéquat. Les membres du CERD ont fait part de quelques observations et ont surtout formulé des recommandations visant à améliorer le contenu et l'impact des réformes. Dans l'ensemble, le CERD s'est dit satisfait de la qualité du dialogue ayant permis de mesurer l'ampleur des réalisations faites par le Maroc, et a apprécié le vaste chantier entrepris depuis 2003, tout en reconnaissant que beaucoup reste encore à faire.