Younes Jaouhari, Directeur du département Jeunesse du ministère de la Jeunesse et des sports. Les Echos quotidien : À mi-parcours du projet «Otlat chababna», avez-vous une visibilité par rapport aux objectifs fixés pour l'édition 2010 ? Younes Jaouhari : «Otlat Chababna 2010» est une formulation globale de l'offre vacances du ministère de la Jeunesse et des sports. Cette offre englobe cinq principaux types de voyages : les voyages au Maroc, les voyages à l'étranger, les packages individuels, les rencontres linguistiques et thématiques et les colonies de vacances. Nos principaux objectifs étaient d'améliorer la qualité du service et le nombre de bénéficiaires de ce programme. En ce qui concerne la qualité du service, nous avons adopté une «approche client» à travers la signature d'une convention de partenariat avec Supratours. Ce partenariat visait à améliorer l'accessibilité des jeunes à l'offre du ministère. C'est chose faite aujourd'hui. Nous avons aussi travaillé sur une amélioration notable des contenus développés dans ces packages voyages tant au niveau national qu'international et aussi au sein des colonies de vacances. Pour ce qui est du nombre de bénéficiaires, l'ensemble de l'offre a été augmenté de façon très positive et notamment en ce qui concerne les colonies de vacances. Ainsi, nous nous sommes assigné un objectif global de 300.000 packages voyage pour cette année 2010. Cette année, vous avez revu vos objectifs à la hausse. Où en êtes-vous ? À fin juillet, le nombre de bénéficiaires est d'environ 142.000. Pour la seule période d'été (juillet et août), nous attendons un nombre total de 151.000 au sein des colonies de vacances. Nous pensons ainsi qu'à fin 2010 nous atteindrons le chiffre de 300.000 sur l'ensemble de notre offre voyages. Combien représente, à peu près, l'enveloppe budgétaire consacrée au projet «Otlat chababna» ? Le budget global pour les voyages des jeunes est de 113 millions de dirhams pour l'année 2010. Cette enveloppe ne prend pas en considération les frais indirects investis (salaires, frais d'assurance...). Comment s'est traduite la collaboration sur le terrain avec les associations pour les jeunes ? L'apport des associations se manifeste directement lors des colonies de vacances. Je tiens à préciser que le tissu associatif est un partenaire stratégique pour cette opération. Son rôle se manifeste par l'encadrement direct des milliers d'enfants que nous accueillons dans nos colonies. À ce titre, nous avons adopté une nouvelle façon de faire qui s'articule en trois points : travailler par projet (la colonie représente un projet) ; assurer l'indépendance financière des associations nationales conventionnées ; encourager la création de fédérations spécialisées (voyage, loisirs, estivage...). Ainsi, nous avons signé une convention sur quatre années avec une cinquantaine d'associations nationales et plus de trois cent associations locales. Nous avons aussi développé un système de suivi qui nous permettrait de mieux gérer l'appui du ministère. Sur le terrain, l'apport des associations est fondamental pour la réussite des colonies de vacances. Pour cela, nous travaillerons encore plus dans le sens de l'amélioration des conditions de travail entre le ministère et les associations et pour le renforcement de ce partenariat. Parlez-nous des colonies pour jeunes de plus de 18 ans... Nous avons remarqué que l'offre du ministère touche essentiellement les enfants. Nous avons voulu élargir notre offre et toucher les jeunes âgés de plus de 18 ans. Pour cela, nous avons revu les conditions d'accessibilité pour plusieurs des voyages offerts par le ministère. Concernant les colonies de vacances, nous avons initié une expérience pilote dans deux sites : Saïdia et Taghazout. Pendant deux périodes de 10 jours chacune, plus de 900 jeunes de 18 ans à 30 ans ont pu vivre une expérience unique au Maroc : les colonies de vacances pour jeunes. Il est important de signaler à ce niveau que le principal pour nous a été de rassembler ces jeunes autour de contenus qu'ils ont eux-mêmes développés. L'implication des bénéficiaires au niveau de la gestion de la colonie a certainement été un facteur clé de succès. Dans le cadre de la stratégie jeunesse, un cycle de 16 forums régionaux a été organisé. Selon vous, quels sont les principaux chantiers sur lesquels le département de la Jeunesse doit-il travailler en priorité ? Le ministère de la Jeunesse et des sports travaille sur la stratégie nationale de la jeunesse en intégrant l'ensemble des intervenants dans le monde de la jeunesse tant institutionnels qu'associatifs. Notre objectif est d'élaborer une vision 2020 qui saura mettre en œuvre les mécanismes nécessaires pour développer des contenants et des contenus qui satisferont les besoins des jeunes. Pour cela nous avons réalisé plusieurs études et lancé 16 forums régionaux où nous avons rencontré plus de 4.000 jeunes issus de toutes les villes du Maroc. Nous avons voulu à travers cela identifier de façon précise les besoins des jeunes. Ces besoins touchent l'emploi, l'éducation, les loisirs... La stratégie que nous élaborons proposera des programmes d'action qui à court et moyen termes participeront à satisfaire l'ensemble de ces besoins. Quelles sont les priorités que la charte de la jeunesse devrait mettre en avant ? Il est prématuré de répondre à cette question du fait que le processus d'identification des besoins est toujours non achevé aujourd'hui. Toutefois, l'emploi, l'éducation et les loisirs ressortent sur toutes les déclarations. Quelle est la prochaine étape de la stratégie jeunesse ? La prochaine étape est l'organisation des assises nationales de la jeunesse le mois de novembre prochain.