Sauvegarder les mêmes priorités tout en testant de nouveaux modes d'intervention, telle est l'équation à résoudre par Abdelâdim El Guerrouj. C'est en effet aujourd'hui que le ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration étale le nouveau plan d'action de son département. Le ministère qui lancera dans les trois prochains mois, sa nouvelle base de données relative à ses ressources humaines place l'élaboration d'une charte des services publics à la tête de ses priorités. «Cette nouvelle convention devra fixer l'ensemble des règles de bonne gouvernance relatives au fonctionnement des administrations publiques, des régions, des autres collectivités territoriales et des organismes publics», est-il ainsi précisé dans le document de base de la nouvelle stratégie. Dans cette nouvelle viue de l'administration, la Cour des comptes aura un rôle de pivot en matière de contrôle de l'Etat sur ses services, avec des rapports plus dissuasifs, qui s'intéresseront tout particulièrement aux services publics chargés de la gestion des deniers publics. Par ailleurs, le plan d'action du département de tutelle mise énormément sur la nouvelle logistique en cours de finalisation et devant être prête au cours du prochain semestre. Le nouveau système décisionnel projeté permettra au gouvernement l'évaluation et le pilotage des politiques interministérielles «tout en allégeant la charge de renseignements des enquêtes, auprès du ministère». Au souci de la réduction des coûts, s'ajoute la mise en place d'un infocentre RH qui générera également des statistiques et des tableaux de bord pour l'ensemble des fonctionnaires de l'Etat. L'entrepôt des données validées et conformes aux référentiels communs sera alimenté régulièrement par les départements ministériels, de même que des outils d'analyse et de simulation seront mis en place. Ceci concernera aussi bien la prévision des départs à la retraite, l'impact financier du repyramidage d'un corps, que la modification des règles de promotion. La phase du cadrage du projet a déjà été achevée, alors que l'objectif à terme est de pouvoir donner aux autres départements ministériels la possibilité de créer et de consulter l'ensemble des reportings et des tableaux de bord. Sept domaines de métiers seront couverts par les indicateurs d'analyses à mettre en place. Parmi eux, évidemment, la rémunération et la formation continue, mais aussi les conditions sociales des fonctionnaires, et l'approche genre des fonctions non militaires. Une étude a déjà permis d'identifier les organismes publics qui seront associés de près à la collecte des données (le Trésor, la CMR, le RCAR et le HCP). Le troisième axe de la stratégie consistera en l'amélioration de la qualité des services rendus ainsi que la mise place des outils pour assurer le suivi des réclamations émanant des usagers. À ce niveau, les communes seront les plus concernées en raison du retard accusé en matière d'orientation des citoyens. Ce chantier important dans la lutte contre la corruption calque un modèle, qui a été généralisé à l'ensemble des administrations centrales et des services extérieurs des ministères, et a donné des résultats intéressants au niveau de la fluidité du traitement des demandes des usagers.