La gestion des ressources humaines et l'éthique étaient au centre du colloque national sur la réforme administrative, qui s'est tenue à Rabat. S'il demeure de notoriété publique, que l'Administration prise dans sa globalité, regorge de potentialités humaines démotivées et surtout dépassées par l'exploitation des nouveaux outils de travail, notamment informatiques, les pouvoirs publics tentent d'y pallier. Ainsi, la semaine dernière à Rabat, le premier colloque national sur la réforme administrative, organisé par le ministère de la fonction publique, s'est déroulé autour du thème générique : « l'administration marocaine et les défis de l'an 2010 ». En corollaire, les participants ont débattu de la gestion des ressources humaines, du renforcement de l'éthique au sein du service public et la relation entre l'administration et le citoyen. Ainsi, les discussions portant à travers la mise à niveau et la gestion des ressources humaines, ont souligné l'étroitesse des salaires octroyés aux personnels. La grande majorité des fonctionnaires est dans l'incapacité de répondre financièrement à leurs besoins de première nécessité. Preuve en est, l'important taux d'endettement qu'enregistre cette catégorie de salariés. Les explications convergent toutes vers le défaut « d'une politique claire en matière des salaires ». Aussi, les participants ont insisté sur « la nécessité d'adopter une nouvelle stratégie dans ce domaine ». Cet atelier s'est attelé à émettre un certain nombre de propositions à court et à moyen terme. Ces réformes s'intéresseront à la mise en place d'apports ayant trait au régime des salaires. Il s'agit notamment de la création d'une prime de rendement, à l'application du redéploiement au niveau des postes de responsabilité. Par ailleurs, les travaux de l'atelier destiné à traiter du « renforcement de l'éthique dans le secteur public » se sont alignés sur la campagne de moralisation de la vie publique et notamment de l'administration. La principale conclusion reconnaît que « le non respect de l'éthique est à l'origine de la plus part des abus et des dysfonctionnements administratifs ». A titre d'illustration, les participants ont rappelé la création de «Diwan Al Madhalim», qui vient couronner les nouveaux mécanismes juridiques instaurés par le gouvernement. Ces derniers prêteront main-forte dans la lutte contre les «pratiques» dans les services publics. D'ailleurs dans le même sillage, les participants à la table-ronde sur «l'amélioration des relations de l'administration avec les administrés, facilitation des procédures et utilisation des technologies modernes» ont conclu au déficit en matière d'ouverture de l'administration sur son environnement social. Les raisons qui justifient cette situation résultent de plusieurs facteurs. Car il n'existe pas de vision globale et de données fiables en matière de prestations dispensées par les services administratifs. Et il est un fait, le traitement des dossiers des administrés enregistre des retards depuis des années. La solution résiderait dans une stratégie participative de l'ensemble des intervenants.