Est-il toujours rentable d'investir dans l'immobilier locatif à Marrakech, alors que la crise bat son plein dans le secteur touristique de la ville ocre ? À en croire la dernière analyse du Global Property Guide, une référence mondiale pour les investisseurs étrangers en immobilier, la ville ocre n'a rien à envier aux grandes destinations mondiales en termes de rendement dans le locatif. Sur les 94 pays analysés, la perle de l'Atlas ressort en effet à la 32e place avec un rendement locatif de 6,07% du prix d'acquisition par an. En d'autres termes, un bien immobilier mis en location rembourse son investissement dès la 17e année et commence à générer des profits nets. Il faut savoir que cette durée nécessaire est nettement meilleure que celle des villes comme Istanbul, qui affiche un rendement de 5,82% ou encore New York, avec 4,69%. Ce score, la capitale touristique du royaume le doit principalement au niveau de cherté des biens à acquérir, lequel reste nettement moins important que pour certaines destinations plus connues. À ce titre, le Global Property retient pour Marrakech un prix d'acquisition au mètre carré de 2.101 dollars en moyenne, ce qui classe la destination à la 21e position dont le prix d'entrée est le plus attractif. Ceci facilite ainsi la rentabilisation de l'investissement par les loyers sur une durée plus courte. Le rapport d'analyse retient en effet un loyer moyen de 1.280 dollars pour les appartements dont les superficies sont comprises entre 120 et 150 mètres carrés. À cet argument, l'attrait de la ville se base également sur le coût de transaction qualifié de «modéré», comparativement à d'autres destinations et l'existence d'un marché locatif professionnel. Néanmoins, le rapport ne manque pas de souligner que les principaux handicaps qu'affichent la ville sur ce segment concernent les taxes et impôts, qui peuvent parfois s'avérer très lourds pour l'investisseur. Le Global Property classe le Maroc en tête des destinations les plus taxées de la région, avec un taux moyen de 12,9% pour le segment du locatif, loin devant la Tunisie deuxième avec un taux de 8,32%. La faiblesse du cadre réglementaire régissant le segment est également l'un des points noirs qui pourraient entraver l'investissement à Marrakech. L'indice relatif à ce segment, que le global Property guide juge des plus importants dans le cadre de son analyse, ressort à 40 sur 100, soit le dixième score de la région MENA. Cependant, le projet de refonte du cadre réglementaire lancé par le gouvernement El Fassi (voir www.lesechos .ma) pourrait rapidement permettre au Maroc d'améliorer son indice. En attendant, ces inconvénients n'ont pas empêché le Global Property d'accorder à la ville ocre un rating de quatre étoiles sur cinq pour l'investissement à long terme dans le locatif. C'est d'ailleurs là un point qui pourrait jouer la différence en faveur du Maroc face aux autres villes arabes qui devancent Marrakech. Ceci étant, Marrakech reste tout de même devancée par d'autres villes arabes. La Jordanie, les Emirats arabes unis ou encore l'Egypte affichent des rendements locatifs supérieurs. Le rapport prend en compte pour Amman en Jordanie un taux de rendement de plus de 9%, soit le quatrième rang dans le classement des 94 villes retenues, tandis que Dubaï et le Caire affichent des rendements respectifs de 6,89% et 6,71%. Seule Dubai affiche un rating inferieur à celui de Marrakech, en raison principalement du plafonnement du loyer et de l'abondance de l'offre locative.