Moyen-Orient, cible stratégique pour Airbus Plus de 50 commandes en 2010 pour Airbus au Moyen-Orient et en Afrique. Les relations du constructeur français avec les compagnies aériennes de la région se sont améliorées depuis l'an dernier, lorsque la récession avait touché le secteur aérien et forcé certaines d'entre elles à réduire leurs projets d'expansion. «L'expérience nous montre qu'une reprise rapide est bien là, et qu'elle est plus rapide qu'attendu», a déclaré dimanche Habib Fekih, président d'Airbus pour le Moyen-Orient. Et d'ajouter : «Le trafic croît, la demande reprend». Ainsi, la filiale d'EADS basée à Toulouse a reçu des commandes pour 40 avions de compagnies moyen-orientales l'an dernier. eE janvier, ses dirigeants prévoyaient entre 40 et 50 livraisons pour 2010. Le ciel s'est dégagé depuis, permettant à Airbus d'engranger 48 commandes cette année, même si son optimisme a été tempéré par l'annulation, par Dubaï Aerospace Enterprise (DAE), un loueur de Dubaï, d'un contrat chiffré à trois milliards de dollars (2,26 milliards d'euros). Dans ce sens, Habib Fekih a indiqué qu'Airbus travaillait sur deux scénarios pour les commandes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient cette année : un scénario prudent d'environ 50 avions, et une hypothèse plus volontariste de 70 à 80 commandes. «Je pense que nous avons toujours la possibilité d'être entre les deux», a-t-il déclaré. L'annulation de commandes par Dubaï Aerospace Enterprise (DAE) «fait partie de la vie normale des bailleurs. Ils étaient ambitieux et ils revoient maintenant leurs prévisions». Ce dernier a également minimisé la décision de la compagnie Gulf Air de Bahreïn de transformer certaines commandes d'avions gros porteurs en achats d'appareils plus petits. «En termes de volume d'affaires, pour nous, c'est la même chose», a-t-il déclaré. «Il n'y a pas d'annulations, c'est un échange de types d'appareils, ils ont par exemple choisi des A319 et quelques A321 au lieu de prendre des A320», ajouta-t-il. Airbus a donc enregistré, dans la région, 105 commandes pour l'A380 et en a jusqu'à présent livré 11. Habib Fekih a indiqué que le constructeur recherchait toujours de nouveaux clients. «Il y a deux à trois compagnies dans la région qui pourraient facilement absorber l'A380. Egyptair en est une, Saudi Arabia Airlines en est une autre», précise Fekih. Face à l'agressivité d'Airbus, Boeing monte au créneau et multiplie les opérations de séduction auprès des compagnies du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. La guerre entre les deux constructeurs ne fait que commencer. Les énergies renouvelables à l'épreuve L'industrie photovoltaïque a vu ses marges fondre en 2009. En effet, les énergies renouvelables sont confrontées à une situation paradoxale. Au moment où les coûts de production de ces nouvelles technologies commencent à baisser véritablement, les rendant plus compétitives face aux énergies fossiles, plusieurs entreprises de ce secteur traversent d'importantes difficultés. Leur valeur boursière reste à son plus bas niveau. Depuis le début de l'année, l'indice Willderhill New Energy Global Innovation, qui regroupe près de 90 sociétés actives dans les énergies renouvelables, affiche un recul de 18%. L'indice RENIXX, qui regroupe les 30 plus grandes entreprises de ce secteur, s'inscrit en baisse de 20% depuis janvier. Pendant ce temps, le secteur continue de croître à un rythme élevé. En 2009, les capacités de production totale des énergies renouvelables ont augmenté de 16% pour s'établir à 305 gigawatts. Et pour la deuxième année consécutive, les nouvelles capacités de production basées sur les énergies renouvelables aux Etats-Unis et en Europe ont dépassé celles qui reposent sur les énergies conventionnelles comme le charbon, le gaz ou le nucléaire. Ainsi, la croissance du solaire ralentira en 2011. Dans l'industrie photovoltaïque, les nouvelles capacités installées ont augmenté de 13% l'an dernier pour totaliser 21 gigawatts, succédant à la croissance record de 170% observée en 2008. En 2010, une progression de 48%, puis de 26% en 2011. À moyen terme, le secteur du solaire croîtra en moyenne de 35% par an pour atteindre une capacité de production d'énergie cumulée de 170 gigawatts en 2015, soit huit fois plus qu'à fin 2009. Parallèlement, l'industrie photovoltaïque a été confrontée à un recul brutal de ses marges. En 2009, les prix des modules ont chuté de 30 à 50%, comparés à des baisses de l'ordre de 5 à 10% les années précédentes. Par ailleurs, la demande se déplace de marchés établis, comme l'Allemagne et les Etats-Unis, vers des pays comme la Chine et l'Inde. Cette évolution contribue à stabiliser le secteur, selon Matthias Fawer, auteur de l'étude. Quant à l'éolien, celui-ci résiste mieux à la crise. Avec un taux de croissance de 31% en 2009, l'énergie éolienne a su bien résister à un environnement économique difficile. D'importantes nouvelles capacités ont été mises en place en Chine (13 gigawatts) et aux Etats-Unis (9,9 GW). La forte croissance observée en Chine a d'abord profité aux fabricants locaux comme Goldwind, Sinovel et Dongfang. Dans ce secteur plus mûr, les taux de croissance ralentiront à 3% d'ici à 2015, pronostique l'étude faite à ce sujet. En revanche, les prix ont moins baissé dans l'énergie éolienne que dans l'industrie solaire.