31e. C'est la place du Maroc dans le classement mondial des 35 meilleures destinations de tourisme de santé. C'est en tout cas la conclusion à laquelle est arrivé un récent rapport, publié par le site d'ExHealth.com, qui établit une cartographie mondiale de cette activité de niche. Le Maroc se retrouve presque à la traîne par rapport à d'autres destinations, bien loin du peloton de tête 100% asiatique, mené par l'Inde (1er), la Thaïlande (2e), et Singapour (3e). Le pays peut, tout de même, se consoler avec sa première place, dans la région maghrébine, devançant la Tunisie (35e), une des concurrentes les plus sérieuses. Mais uniquement s'en consoler, et loin de s'en réjouir. Le fait est que ce tourisme de niche peine encore à se faire une place réelle dans l'offre marocaine. Le pays, financièrement et techniquement parlant, ne parvient pas encore à développer une industrie locale de tourisme de santé. Un constat partagé par Yassir Zenagui lui-même. «Le tourisme de santé a besoin des préalables, et son développement doit passer par des étapes. Des projets sont en gestation pour développer l'investissement dans le secteur», avait avancé le ministre lors d'un récent point de presse. Il est clair, ici, que ce produit ne niche en est encore à un stade embryonnaire. Contrairement à d'autres pays où des spécialisations se sont développées dans le domaine, les agences de voyages marocaines tardent à investir le créneau. Pour preuve, aucun chiffre n'est d'ailleurs disponible sur les bénéfices générés par le tourisme médical au Maroc. Dans les pays où l'activité touristique est très développée, ces bénéfices sont de l'ordre de plusieurs centaines de millions d'euros. Le rapport d'ExHealth.com, parle «d'industrie du tourisme médical». Un créneau stratégique Pour l'instant, le secteur est juste un élément parmi d'autres dans la politique marocaine de développement du tourisme. Il est en effet inscrit dans une stratégie beaucoup plus large, la Vision 2010, qui vise principalement le développement des produits de niche. En ce qui concerne le tourisme de santé, l'Etat compte miser sur le développement d'activités déjà bien installées dans certaines régions du pays. Il s'agit notamment du thermalisme, du spa, de la cure de sable, de la remise en forme, du climatisme, etc. Mais si le Maroc souhaite se retrouver un jour dans le top-ten de ce dernier classement, il lui sera désormais impératif de compléter l'offre existante avec de nouvelles activités, plus aptes à créer de la plus-value, telles que la chirurgie plastique et réparatrice. La migration médicale est devenue une pratique qui est de plus en plus répandue dans le monde, et l'un des principaux motifs de déplacement. De plus en plus de personnes souffrantes, veulent joindre de l'agréable à leurs périodes de cure. Dans ce sens, le rapport d'ExHealth.com, a mis la lumière sur un autre impératif : la santé de ce type de tourisme est étroitement liée à la qualité des services sanitaires, de la technologie disponible et du développement de la médecine moderne, offerts par la destination. Autre impératif, l'instauration d'un cadre juridique moderne, réglementant l'activité. Le Maroc accuse encore un grand retard dans ce domaine.