L'UMA est plus que jamais à l'ordre du jour, et c'est l'une des vertus du printemps arabe. Il est clair que les cinq pays du Maghreb ont pris conscience que l'année 2011 a constitué un tournant dans la vie des peuples maghrébins et a décrété une remise en cause de leurs gouvernants. Exit le «policier» Benali et le dictateur Kadhafi. Mohammed VI, Bouteflika et Abdelaziz savent plus que jamais qu'une union maghrébine n'est plus un luxe, mais une revendication populaire. Aidés par la ferveur du président tunisien, Marzouki, le «top five» devrait se réunir au courant de cette année avec à la clef des annonces fracassantes. Dans un espace de 100 millions d'habitants, avec des richesses aussi diversifiées que valorisantes, l'UMA pourrait s'ériger en un interlocuteur incontournable face aux principaux partenaires étrangers. La complémentarité des richesses naturelles et des potentiels de chacun des cinq pays est une chance indéniable pour développer les échanges commerciaux et les hisser à des niveaux élevés. À cet égard, une zone de libre-échange est plus que justifiée. En effet, il est inconcevable que le Maroc, par exemple, signe de tels accords avec la Jordanie, l'Egypte et les Emirats, alors que ses échanges avec l'Algérie et la Tunisie sont marginaux quand ils sont quasi-nuls avec la Mauritanie et la Lybie ! En effet, ce ne sont pas moins de 2% du PIB de perdus à cause de cette «politique» de non-Maghreb. C'est une situation qui embarasse les puissances mondiales, notamment la France et les Etats Unis, qui voient dans cette dispersion des facteurs d'instabilité. L'émigration clandestine, le trafic de drogue, la montée des risques terroristes... sont autant de périls qui guettent le Nord par un Sud en proie aux frictions politiques. La solution est aujourd'hui entre nos mains. À nous de saisir le moindre brin d'espoir, pour redresser ces dysfonctionnements qui n'ont que trop duré. Vivement un sommet qui mettrait à plat tout cette «ratatouille».