Manifestement, les dirigeants algériens n'ont aucun intérêt à construire un Maghreb arabe politiquement fort et économiquement viable. L'Union du Maghreb arabe a-t-elle toujours un sens? Que les choses soient claires. A cause de l'intransigeance, pour ne pas dire l'arrogance, du régime algérien, le Sommet de Tunis de 1994 a été le dernier du genre que l'UMA a connu. Depuis, jamais les chefs d'Etat n'ont pu se réunir, ensemble, pour discuter exclusivement de l'avenir commun du peuple maghrébin. La seule pomme de discorde : le Sahara. Les rendez-vous manqués de l'UMA sont nombreux. Celui qui devait se tenir les 23 et 24 décembre 2003 à Alger, a été reporté sine die. A l'époque, trois chefs d'État sur cinq (Maroc, Libye et Mauritanie) ont refusé de faire le déplacement vers Alger. S'en est suivi le transfert de la présidence des mains de Bouteflika à ceux du Colonel Mouâmar El Kadhafi. Une première dans les annales des instances supra-nationales. L'essentiel c'est qu'Alger a raté une énième occasion d'embarrasser le Maroc et son Souverain. Mais les militaires algériens (toujours par pantins interposés) n'ont pas baissé les bras. Après avoir sombré dans les oubliettes, tout au long de l'année 2004, le septième Sommet de l'UMA a été programmé pour les 25 et 26 mai 2005 dans la capitale libyenne, Tripoli. Entre-temps, Alger a lancé une vaste campagne de dénigrement à l'international. L'ONU fut le théâtre de cette gesticulation. Malgré tout cela, SM Mohammed VI a bien voulu multiplier les gestes de bonne volonté à l'égard de nos voisins de l'Est. L'obligation, imposée aux Algériens depuis 1994, d'obtenir un visa pour entrer au Maroc a été supprimée par le Souverain. Le Roi a également bien voulu se déplacer en Algérie pour participer au Sommet de la Ligue arabe, organisé le 22 mars 2005. Après cette visite, tout semblait rentrer dans l'ordre. L'Algérie a même décidé de supprimer les visas pour les Marocains. Mais ce dégel n'a duré que quelques semaines. On chasse le naturel et il revient au galop. Alger a essayé de torpiller le Sommet de Tripoli. Ce qui a poussé les responsables libyens à le reporter sine die. Bouteflika a multiplié les sorties médiatiques hargneuses sur un sujet hautement sensible au Maroc : son intégrité territoriale. Les militaires algériens, par Bouteflika interposé, ont prouvé qu'ils n'avaient absolument aucun intérêt, donc aucune envie, de résoudre le problème du Sahara. Manifestement, en adoptant une attitude conciliante à leur égard, les dirigeants algériens doublent d'animosité et d'agressivité. L'accalmie, pour eux, est synonyme de faiblesse. Ils ne semblent comprendre que le langage de la confrontation. Ainsi soit-il donc.