Nous vous l'avions annoncé dans l'agenda. La projection de la première réalisation vidéo de la compagnie 2k_far, «3suites#06», a eu lieu ce mardi, dans le cadre de CasaProjecta n°17. Contemporaine! C'est le cas de le dire. Cette vidéo est une première expérience pour cette compagnie «de danse et... de création en tous genres». Une expérience qui a rencontré depuis sa réalisation un succès international. En effet, après Casablanca, Rabat et Tanger, «3suites#06» a été projetée dans le cadre de festivals en Europe, tels que le Festival Moussem à Anvers, le festival du film arabe de Bruxelles ou encore le festival du cinéma de Saint-Denis. À ce titre, la «compagnie indéfinissablement artistique et incontestablement créative», comme elle se décrit, sera bientôt du côté de Clermont-Ferrand pour le festival du court-métrage. 3suites à quoi ? «Lors de la création de la Smala BB, l'une de nos premières pièces en danse contemporaine, Les 3suites, est apparue comme un besoin inconditionnel de traiter le trop-plein du sujet de la pièce «L'enfer». Comme si on avait encore quelque chose à dire, et que nous devions l'exprimer en vidéo», explique Khalid Benghrib. «Une suite» qui donnera naissance à un triptyque. Trois univers distincts, totalement décalés, qui mêlent à la fois la «fantaisie tragique» que l'on retrouve dans les créations de cette équipe, à la sensibilité et l'esthétique de l'artiste. Les trois vidéos courtes sont liées malgré leur apparente différence. La première, baptisée «Hôtel Moulana», mène le spectateur dans un univers assez «glauque» mais qui pourtant nous est familier. D'après Khalid, «ces images réfèrent au sacrifice abrahamique». «Take Fat» est le nom de la seconde vidéo. Celle-ci plus décousue, mais qui interpelle tout autant, «est une mise en interrogation de ce qui lie notre corps et notre esprit». La troisième, quant à elle, interpose trois plans différents: musique, chant et parole. «Plus spirituelle!», c'est ainsi que les spectateurs présents à cette occasion l'auront décrite. Pour le chorégraphe, cette vidéo «sans corps, ni lieu, donne à voir et à rêver une architecture spirituelle faite de corps et de sensations». De la danse à la vidéo On le connaissait chorégraphe, mais c'est en réalisateur que Khalid Benghrib aura présenté son travail ce mardi. Pour lui, il semble qu'il n'y ait pas de frontières entre les différentes «disciplines» de création. «La vidéo n'est pas une discipline restreinte. Quand on parle de création artistique, il n'est pas question de restriction technologique mais surtout de sensibilité», résume Benghrib.