Ils étaient nombreux à venir découvrir cette 18e édition du Salon international de l'édition et du livre (SIEL) de Casablanca. C'est ce vendredi qui coïncidait avec l'ouverture au public du Salon, qu'une foule considérable s'est déplacée à la foire internationale de la capitale économique. Même constat enregistré lors des samedi et dimanche suivants. Il faut dire que ces premiers jours de la manifestation ont été marqués par la mise en place de bon nombre de rencontres et de tables rondes. Samedi, par exemple, au stand CCME-CMDH-ICPC-CC, l'on avait rendez-vous avec le célèbre journaliste français Edwy Plenel, qui a présenté à l'assistance son dernier livre «Le 89 arabe». «Ce n'est pas un livre d'enquête. À travers cet ouvrage, je voulais parler de ce mouvement né en Tunisie qui résonne aujourd'hui dans presque tous les pays du monde. Le peuple peut lui-même écrire son histoire», a expliqué le fondateur du journal électronique Mediapart. La rencontre avec Plenel était aussi l'occasion de discuter des déclarations du ministre de l'Intérieur français, Claude Guéant. «Après les déclarations du ministre de l'Intérieur sur les civilisations, je peux vous dire que je suis un Français qui a honte de son pays», a affirmé l'ancien directeur de la rédaction du quotidien Le Monde. L'autre rencontre phare de la journée a rassemblé Farouk Mardam Bey, Elias Sanbar et Edwy Plenel, autour de la parution de leur livre «Notre France». Le prix Argana... aussi Toujours au même stand, un débat passionnant a eu lieu sur le droit d'auteur : les dysfonctionnements et la réforme. C'est un sujet d'actualité puisqu'une pétition circule depuis quelques semaines déjà demandant le limogeage des responsables du Bureau marocain des droits d'auteur (BMDA). Appelé à se restructurer, ce bureau est considéré par bon nombre d'artistes comme une «coquille vide». Une comparaison complètement réfutée par son directeur général, Abdellah Ouadhriri. «Le bureau est en train de se moderniser. Dans deux semaines, vous pourrez accéder à toutes les informations via notre site. Nous sommes en pleine réforme», tenait-il à souligner. Pas très loin du stand du CCME-CMDH- ICPC- CC, au stand France, plus exactement, Fatema Hall présentait son livre «Fille des frontières» (Editions Philippe Rey). Ambassadrice de la cuisine marocaine, Hall a partagé avec le public présent sa success story. De sa naissance à Oujda à son installation à Paris où elle ouvre son célèbre restaurant, Le Mansouria, Hall se raconte dans ce livre souvenir. «Fille des frontières» se veut en effet un hommage aux femmes d'exception. Cependant, l'événement phare demeure la cérémonie de remise, dimanche après midi, du prix international de poésie Argana 2011 à la poétesse américaine Marilyn Hacker. Ce prix, décerné par la Maison de la poésie, a été remis lors d'une cérémonie, qui s'est déroulée en présence du ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi et du ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, ainsi que d'une élite d'intellectuels et d'écrivains marocains et arabes. Un événement qui marque la fin du bras de fer entre le ministère de la Culture et les différents organismes culturels marocains. Hier encore, les visiteurs, moins nombreux, sont venus découvrir les différents stands installés au sein de la foire. Bref, le ton a été donné lors de ces premiers jours. La 18e édition du SIEL qui se tient jusqu'au 19 février, promet des moments exceptionnels avec des intellectuels d'ici et d'ailleurs. Mais ce salon va-t-il réconcilier les Marocains avec le livre et la lecture ? À suivre ...