La question des personnes en situation de handicap doit être appréhendée loin de toute approche charitable ou de bienfaisance, mais plutôt d'un point de vue de la consolidation des droits les plus élémentaires de ces personnes. Ce constat a fait l'unanimité d'experts, d'acteurs associatifs et de militants de droits humains, réunis vendredi dernier à Marrakech, dans le cadre d'un séminaire international organisé par le Conseil national des droits de l'homme (CNDH), en présence de son président, Driss El Yazami.Cela dit, la préservation des droits des personnes en situation de handicap figure désormais au cœur des priorités du CNDH, d'autant plus que l'harmonisation des dispositions de la loi 62-09 relative à ces droits, avec celles de la nouvelle Constitution et la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées (CIRDPH) ratifiée par le Maroc en 2008, est plus que jamais une nécessité impérieuse, car il y va du respect de la dignité de cette frange de la société. Selon Driss El Yazami, le dispositif juridique actuel est loin de répondre aux critères les plus élémentaires des droits humains, sachant que les textes en vigueur ont été conçus, dès le départ, sur la base d'une approche charitable, au lieu de s'attaquer à la question du handicap d'un point de vue des droits humains. Il préconise l'élaboration de programmes efficients, avec comme priorité la préservation de la dignité des personnes en situation de handicap et la promotion de leurs droits fondamentaux. Des efforts notables sont déployés par le CNDH en vue de l'adaptation des textes en vigueur aux dispositions des conventions onusiennes et la finalité serait de permettre au Maroc de se doter d'un arsenal juridique efficient, pour faciliter l'intégration sociale de ces personnes. On retrouve le même son de cloche chez Mohamed El Khadiri , président du collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap. Pour lui, la préservation des droits de cette catégorie requiert la fédération des efforts de tous, sachant que la nouvelle Constitution défend explicitement les droits des personnes handicapées. Le handicap doit être traité dans le cadre d'une approche globale et intégrée et loin de toute vision sectorielle ou partielle, ce qui suppose au préalable, l'identification des priorités et la définition des objectifs, ont conclu les conférenciers. Sur un autre volet, une réflexion a été menée sur le processus de mise en place d'un Conseil national pour la promotion des droits des personnes handicapées, ainsi que sur le rôle à jouer dans le suivi de l'application de la Convention. L'ensemble de ces débats doit servir de fondement pour un rapport initial que doit soumettre le Maroc, durant l'année 2012, au système de suivi de la mise en œuvre de la CIRDPH. Place à la formation Préserver les droits humains ne peut se faire sans la promotion de la formation. C'est dans cette optique que le CNDH organise, depuis le 11 février à Marrakech, une session de formation autour de l'outil Disability Rights Promotion International (DRPI), au bénéfice de 47 acteurs associatifs, opérant dans le domaine du handicap, représentant l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Axée sur l'outil d'observation des discriminations à l'égard des personnes en situation de handicap mis en place par l'organisation Disability Rights Promotion International (DRPI), ce stage s'insère dans le cadre du projet «Al Mounassara», financé par l'Union européenne, en partenariat avec l'organisation Handicap international et avec le soutien de l'Agence américaine pour le développement international (USAID)