«Je déclare officiellement ouverte cette 9e édition». C'est l'écrivain marocain, Tahar Benjelloun, président du Festival cinéma et migration qui donnait ainsi le coup d'envoi, mercredi soir, de la cérémonie d'ouverture du Festival Cinéma et migration à Agadir. Cette édition n'a pas dérogé à la règle. L'émigration a été restituée une nouvelle fois par le cinéma, mais cette fois-ci à travers la comédie et la satire. Devant un public venu nombreux, c'est le film «Andalousie, mon amour !» du réalisateur et acteur Mohamed Nadif, qui a ouvert le bal, au cinéma Rialto. Le film relate, dans un cadre satirique, l'histoire de deux amis, Saïd et Amine, venus de Casablanca vers un petit village au nord du Maroc, où ils tentent de réaliser leur rêve d'émigrer en Espagne. Avec l'aide de l'instituteur, ils prennent une barque pour la côte espagnole mais font naufrage. La mer rejette Amine sur la côte du village. Saïd échoue sur une plage espagnole. Et c'est à partir de cet instant que les événements se sont succédés d'une façon satirique, avant qu'ils ne se rendent compte qu'ils étaient victimes d'une escroquerie. Le même angle de vue, à savoir le sarcasme, a été adopté pour relater le thème fédérateur du festival via quatre autres films. Il s'agit du court métrage de Zaynab Toubali «Au secours Africa», «De l'huile sur le feu», de Nicolas Benamou, «Beur sur la ville», signé par le scénariste et réalisateur Djamel Bensalah et «Hammam, sa femme et le couscous», de Fettah Diouri. D'autres films à l'affiche ont été également projetés. Il s'agit du court-métrage «Rocky doit mourir» de Abdellah Nihrane, «Le suicidé», de Youssef Fadel, «Mariage mixte» de Salma Eddlimi, «Gaza» de Hassan Rahali, «Rosans, miel amer» de Rémi Nelson Borel, «Chlamydia», de Ben Younès Bahkani, «Illégal», d'Olivier Masset-Depasse, «Sur la route du paradis», d'Uda Benyamina et «Notre étrangère», de Sarah Bouyain. L'un des moments forts de cette 9e édition est l'hommage rendu aux figures emblématiques de la scène artistique marocaine et égyptienne: le chanteur-compositeur et acteur Younès Megri et la star du cinéma égyptien, Hassan Hosni. L'écrivain Tahar Benjelloun, pour sa part, s'est rendu à la faculté des lettres et des sciences humaines d'Agadir, après un premier passage en 1990 pour rencontrer les étudiants du Master «Migration et développement durable», à l'issue de la projection du documentaire «Partir, retourner. En voyage». (Récit de Tahar Benjelloun). Un 2e rendez-vous a conduit l'écrivain à une rencontre littéraire au profit des enseignants et des étudiants de la faculté des lettres. Par ailleurs, des ateliers sur l'écriture cinématographique, l'interprétation dramatique et l'image cinématographique ont été entrepris jeudi en faveur des étudiants de la faculté polydisciplinaire de Ouarzazate et de ceux de la faculté des lettres. Ils ont été animés par l'acteur et réalisateur Mohamed Nadif, l'acteur Rabie Kati et le cameraman reporter, Houcine Oualil. Parallèlement à la projection de leurs courts métrages, les réalisateurs Uda Ben Yamina, Mohamed Chrif Tribak et Abdelillah Zirat se déplaceront jusqu'à samedi dans l'enceinte de l'université pour débattre avec les étudiants sur des thèmes liés au cinéma et à leur parcours professionnel. En marge aussi de ces activités, trois conférences sont programmées. Il s'agit de «l'arrière-plan démographique des révolutions arabes», qui a eu lieu jeudi à la Chambre de commerce d'Agadir. Les autres («La comparaison entre le Maroc et le Mexique», «Les migrants mineurs» et «Les femmes en migration») sont programmés en fin de semaine. En partenariat entre l'association Initiative culturelle et la Direction générale des établissements pénitentiaires, le Festival a prévu la projection du film «Ali, Rabiaa et les autres» d'Ahmed Boulane et «La symfonie marocaine» de Kamal Kamal à la prison locale d'Aït Melloul.