C'est reparti pour la 9e édition du Festival cinéma et migrations à Agadir. Du 8 au 11 février, un regard croisé sera porté une nouvelle fois sur l'émigration et les défis auxquels sont confrontés les ressortissants marocains dans les pays d'accueil. L'édition de cette année a été placée sous la présidence de l'écrivain Tahar Benjelloun. «Le choix porté sur le romancier et poète marocain pour présider cette édition n'est pas fortuit», souligne Driss Moubarik, président d'«Initiative culturelle», l'association organisatrice de l'évènement. «Tahar Benjelloun a longuement écrit sur la condition des immigrés, leurs difficultés d'intégration, la liberté, le dialogue et les problèmes du racisme et de l'exclusion, autant de thèmes qui constituent la thématique centrale de notre festival», explique ainsi Moubarik. À l'instar des éditions précédentes, le festival propose plus de 30 films marocains et étrangers. À ce propos, et dans la catégorie des longs métrages, le programme propose des productions relatant des situations auxquelles sont exposés les immigrés au quotidien. Il s'agit de «Notre étrangère» de Sarah Bouain, «Illégal» d'Olivier Masset-Depasse, «Route vers Kaboul» de Brahim Chkiri, «Beur sur la ville», de Djamel Bensalah, «Andalousie, mon amour !» de Mohamed Nadif et «De l'huile sur le feu», de Nicolas Benamou. Il y a lieu de noter que ces trois derniers films seront projetés lors d'une soirée dédiée spécialement à la comédie. S'agissant de la catégorie courts-métrages et films documentaires, il y aura au menu, «Rocky doit mourir» de Abdellah Nihrane, «6h15min» de Mouna Karimi, «Au secours Africa» de Zaynab Toubali, «Mariage mixte» de Salma Eddlimi, «Ensemble» de Mohamed Fekrane, «Sur la route du paradis» de Uda Benyamina et «Chlamydia» de Ben Younès Bahkani. L'un des moments forts de cette 9e édition est l'hommage qui sera rendu à deux figures emblématiques de la scène artistique marocaine et égyptienne : le chanteur-compositeur et acteur Younès Megri et la star du cinéma égyptien, Hassan Hosni. L'écrivain Tahar Benjelloun aura, pour sa part, deux rencontres avec les étudiants de la faculté des lettres et des sciences humaines d'Agadir. La première portera sur sa vision en tant qu'écrivain et chroniqueur sur l'actualité de l'heure, en particulier les récents bouleversements qui ont jalonné la scène régionale. La seconde rencontre consistera en un débat sur la question migratoire avec les étudiants du Master «Migrations et développement durable», à l'issue de la projection du documentaire «Partir, retourner. En voyage». Par ailleurs, des ateliers sur l'écriture cinématographique, l'interprétation dramatique et l'image cinématographique sont proposés aux étudiants de la faculté polydisciplinaire de Ouarzazate. Ils seront animés respectivement par l'acteur et réalisateur Mohamed Nadif, l'acteur Rabie Kati et le cameraman reporter Houcine Oualil. Parallèlement à la projection de leurs courts métrages, les réalisateurs Uda Ben Yamina, Mohamed Chrif Tribak et Abdelillah Zirat se déplaceront dans l'enceinte de l'Université pour débattre avec les étudiants sur des thèmes liés au 7e art et leur parcours professionnel. En marge aussi de ces activités, trois conférences sont programmées. Il s'agit de «l'arrière-plan démographique des révolutions arabes», «les migrants mineurs» et «la présence des femmes en migration». En partenariat avec l'association «Touche Pas à mon enfant», le festival prévoit également la projection du film «La danse du monstre» de Majid Lahcen, qui traite du fléau des abus sexuels contre les enfants. Le film, tourné à Agadir, sera projeté en présence des membres du casting.