Après le Maroc (Ryad en 2018), et une année sans Supercoupe, la fédération espagnole a décidé d'exporter la compétition pour les trois prochaines années dans le royaume du Golfe, en échange de 120 millions d'euros sur trois ans selon la presse espagnole. La délocalisation de la Supercoupe d'Espagne en Arabie Saoudite a provoqué une véritable vague d'indignation en Espagne où la télévision publique a notamment renoncé à s'aligner pour diffuser la compétition afin de protester contre le non-respect des droits humains du royaume. La Fédération espagnole (RFEF) a en effet décidé de revoir le format de la compétition qui se déroulera, à partir de ce mercredi, à quatre équipes: les deux premiers du dernier championnat (Barcelone et l'Atlético de Madrid) et les deux finalistes de la Coupe du Roi (le FC Valence vainqueur et Barcelone), le Real Madrid, récupérant le dernier billet comme invité en tant que 3e de Liga en raison du titre de champion d'Espagne et de finaliste de la Coupe du Roi du Barça. Mais ce n'est pas le format qui pose problème, plutôt le lieu où la compétition se tiendra. La Fédération espagnole a décidé de délocaliser la compétition en Arabie saoudite. Valence et le Real s'affronteront mercredi dans une première demi-finale, tandis que le Barça et l'Atlético tenteront jeudi de gagner leur place pour la finale, dimanche au stade du Roi-Abdallah (62.000 places) de Jeddah. Des bénéfices "qui ne serviront pas à construire une villa. Ils iront là où c'est nécessaire", estime Luis Rubiales. "Les revenus seront intégralement destinés à améliorer le football non-professionnel", d'après la fédération. Mais cette délocalisation n'a pas séduit l'Espagne: la télévision publique espagnole a annoncé qu'elle ne s'alignerait pas pour obtenir les droits de retransmission d'un trophée qui se joue "dans un endroit où les droits humains ne sont pas respectés, et en particulier ceux des femmes". Plusieurs footballeuses espagnoles ont aussi critiqué la décision, dont l'internationale Veronica Boquete (51 sélections), qui a dénoncé "une erreur grave". "Les femmes pourront assister à tous ces événements", a assuré en décembre l'ambassadeur d'Arabie saoudite en Espagne, Mansour ben Khaled al-Farhane al-Saoud, au quotidien Marca. "Vous avez de fausses idées au sujet de notre pays. Il n'y a pas de restrictions pour les femmes dans notre pays", a-t-il affirmé.