Sur la base de l'analyse du modèle de développement actuel et de ses insuffisances, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a pu identifier les faiblesses structurelles qui empêchent la concrétisation de l'ambition collective pour proposer une série de recommandations à même de pallier ces faiblesses. Selon le CESE ces services devraient être basés sur la responsabilisation des acteurs et tirer complètement parti de l'opportunité de la transformation digitale, souligne-t-il dans ce rapport adopté à l'unanimité par son l'Assemblée générale et rendu public jeudi. Pour le conseil, l'Etat doit déployer les moyens nécessaires pour la réalisation de cinq axes stratégiques afin de garantir aux citoyens le plein et égal exercice de leurs droits fondamentaux économiques, sociaux, culturels et environnementaux au même titre que leurs droits civils et politiques. Il s'agit de "garantir une offre de soins de santé de qualité couvrant l'ensemble du territoire profitant à tous les citoyens", de "sécuriser les droits des citoyens à une justice probe, fiable et efficacement protectrice de la dignité, des libertés et des droits fondamentaux des justiciables", "d'assurer le droit des citoyens à un service de transport collectif étendu, sûr et de qualité", de "garantir l'accès à un logement décent et un cadre de vie digne" et "d'ériger l'accès à la culture et aux sports en causes prioritaires en investissant dans les infrastructures, les équipements et la valorisation des talents". Le CESE préconise aussi d'améliorer la gouvernance du système de santé, d'assurer une couverture maladie universelle, de réorganiser le système de soins autour d'une offre de soins publique de qualité, de développer le partenariat public-privé et d'assurer le développement quantitatif et qualitatif des ressources humaines. Il recommande également la facilitation de l'accès à la justice pour tous, la réduction des délais des procès et l'accélération de l'exécution des jugements, outre la garantie de l'effectivité des droits et de la sécurité judiciaire et la réforme de la justice pénale et familiale. En outre, il souligne l'impératif de renforcer l'autonomie des femmes afin qu'elles puissent être des actrices de développement et exercer leurs droits pour une pleine participation à la vie économique, sociale, politique et culturelle, tout en se prononçant en faveur d'un monde rural intégré, valorisé, attractif et connecté, et une solidarité organisée visant la réduction des inégalités sociales et territoriales, apportant une protection sociale universelle et financée par une contribution juste des citoyens. Fruit d'un large processus de concertation et établi selon une démarche participative, avec 58 acteurs et parties auditionnés et plus de 5.800 citoyens sondés, ce rapport constitue la contribution du CESE au chantier de réflexion autour du nouveau modèle de développement. Il a été réalisé selon une approche réaliste et ambitieuse, tenant compte des changements rapides et forts de la société marocaine et des mutations économiques, sociales, technologiques et environnementales à l'œuvre à l'échelle internationale. Le Conseil a également recommandé, dans son rapport sur le Nouveau modèle de développement, rendu public jeudi, le lancement d'un programme intensif visant à faire émerger 30.000 Petites et moyennes entreprises (PME) sur une durée de 5 ans. Il est ainsi question de mettre en place un fonds dédié au soutien en fonds propres des entrepreneurs, d'instaurer des garanties publiques pour les prêts bancaires, de mobiliser des fonds public-privé de capital-risque dédiés aux premières phases du cycle de vie des entreprises et de créer un environnement adapté d'incubateurs et d'accélérateurs susceptibles d'accompagner les entrepreneurs. Il a en outre, préconisé de mettre en œuvre un programme massif de créations de 10.000 TPE par an, via un soutien direct aux porteurs, des prêts bancaires garantis et un accompagnement à travers le tissu associatif, appelant à soutenir davantage les acteurs de l'économie sociale et solidaire en mettant en place un fonds dédié à la capacitation des acteurs (coopératives, mutuelles et associations) et au financement de projets. Il a aussi souligné la nécessité de renforcer les programmes de soutien aux PME existantes avec une forte facilitation des procédures et la mobilisation de moyens plus importants pour la mise à niveau, la croissance, le développement des exportations et les partenariats publics-privés pour l'économie productive. Il y rappelle également que cette contribution s'inscrit dans la dynamique suscitée par le discours du roi Mohammed VI, appelant à repenser le modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît le pays. Pour réussir efficacement ce programme, le CESE propose de procéder à la refonte des lois et des réglementations relatives au soutien des entreprises pour prioriser l'efficacité sur le contrôle et rendre les délais plus compatibles avec le rythme des investissements et de "mettre à niveau le cadre légal et réglementaire qui concerne les entreprises en difficulté", a expliqué le CESE.