Le parquet de New York a accusé un ancien ambassadeur du Maroc à l'ONU et d'autres personnes de "fraude sur les visas", notamment d'avoir utilisé de" faux contrats" pour amener des travailleurs aux Etats-Unis et de "les exploiter" comme des esclaves, rapporte l'agence Reuters. Selon l'acte d'accusation déposé devant le tribunal fédéral de New York, l'ex-ambassadeur Abdeslam Jaidi, son ex-femme Maria Luisa Estrella et son frère Ramon Singson ont "recruté plus de 10 travailleurs des Philippines et du Maroc depuis environ 2006". Les demandes de visa indiquaient que les travailleurs seraient employés comme personnel administratif ou technique au consulat ou à la mission du Maroc auprès des Nations Unies, et certaines incluaient de faux contrats de travail, selon la même source. "Au lieu de cela, les travailleurs ont été utilisés comme chauffeurs personnels, aides domestiques et aides agricoles", indique l'acte d'accusation. "Les travailleurs touchaient de très bas salaires, parfois moins de 500 dollars par mois et travaillaient de longues heures sans congé. Certains ont dû remettre leur passeport ". "Cette affaire envoie un message fort selon lequel l'immunité diplomatique n'est pas synonyme d'impunité", a déclaré Martina Vandenberg, chef du Human Legal Trafficking Legal Center basé à Washington. "Même des diplomates de haut rang peuvent être appelés à rendre des comptes s'il y a des allégations de fraude et d'exploitation de visas", ajoute-t-elle. Les accusations, déposées, jeudi dernier devant le tribunal à White Plains, dans l'Etat de New York, évoquent une "machination" en vue de commettre des délits et des fraudes pour d'inciter des étrangers à entrer et à résider aux Etats-Unis. Ces crimes sont passibles d'une peine allant jusqu'à dix ans de prison ferme, selon la loi américaine, indique Reuters. L'ex-femme de l'ambassadeur, a été arrêtée en mars, alors que Jaidi, 82 ans, vit actuellement à Rabat.