Y a-t-il une politique des retraites au Maroc ?La réponse est tellement évidente qu'on ne daignera même pas y répondre. On recense deux millions de Marocains que j'ai qualifiés, un jour, de «plus grand parti au Maroc». Pourtant, les gouvernements successifs ne leur accordent pas trop d'intérêt. Car quand il s'agit d'améliorer le pouvoir d'achat, ils ne pensent qu'aux actifs, ceux soutenus par des syndicats qui menacent la paix sociale. Les retraités sont des laissés-pour-compte; c'est pourquoi l'Exécutif a invoqué l'article 77 pour faire barrage à un amendement de la fiscalité sur les pensions de retraite. Ils n'ont pas de soutien populaire ou politique. Pourtant, ils constituent une «manne» électorale conséquente. Mais curieusement, aucun parti ne plaide leur cause. Les retraités de la «masse» au Maroc sont condamnés à subir l'érosion de leur piètre pension sous l'effet de l'inflation consécutive aux vagues continues d'augmentation du niveau de vie. Sur un autre registre, que fait l'Etat pour ces retraités qui payent leurs impôts comme tout le monde ? Quels services sont réservés aux personnes du troisième âge ? Circulez, il n'y a rien à voir... sinon les rassemblements dans les quartiers populaires autour des jeux de cartes. Pourquoi ne pas penser à réserver un pavillon de divertissement à cette catégorie de personnes dans les maisons de jeunes, souvent vides durant les heures de cours? Le ministère de la Jeunesse et des sports, le ministère de la Solidarité et de la famille et la Direction générale des collectivités locales au sein du ministère de l'Intérieur doivent y penser. Cela coûterait si peu de meubler ces centres et occuper ces «vieux» au lieu de les laisser traîner comme des moins que rien. Nos retraités ressemblent malheureusement plus aux «vieux» de Jacques Brel qu'à des personnes devant profiter du reste de leur vie.