D'après l'enquête nationale du ministère de la famille, 54,4% des Marocaines ont subi une violence (physique, sexuelle, psychologique, économique, électronique) en 2018. Un rapport du Haut Commissariat au Plan met en exergue les principales causes de violence conjugale au Maroc, à l'occasion de la campagne nationale et internationale de mobilisation pour l'élimination de la violence à l'encontre des femmes. Les conflits d'intérêts matériel "Dans le contexte conjugal, la pauvreté et les conflits d'intérêt matériel sont perçus comme principales causes de la violence par 55% des femmes et par 74% des hommes et le manque de communication au sein du couple par 13% des femmes et par 6% des hommes". La pauvreté S'agissant de la violence dans les lieux publics, elle est due à la pauvreté pour 15% des femmes et 40% des hommes, à la consommation des drogues et de l'alcool (16% des femmes et 21% des hommes) et au chômage des jeunes (15% des femmes et 2% des hommes), rapporte la même source, citant les résultats d'une enquête réalisée entre février et juillet 2019. Dénonciation Cette enquête fait également ressortir que 62% des femmes sont au courant de l'existence des associations d'assistance et d'hébergement des femmes victimes de violence et de leurs enfants, et 41% d'elles le sont pour les cellules d'accueil relevant des institutions publiques. Toutes caractéristiques confondues, les femmes sont mieux informées sur les associations non gouvernementales que sur les structures étatiques dédiées au soutien et à la protection des femmes victimes de violence. La loi 103-13 Par ailleurs, le HCP souligne que plus de la moitié des femmes (58%) et des hommes (57%) ne connaissent pas la loi 103-13 relative à la lutte contre la violence à l'encontre des femmes. Parmi les personnes connaissant cette loi, 45% des femmes et 31% des hommes considèrent qu'elle est insuffisante pour garantir la protection des femmes contre la violence. Ce pourcentage est plus élevé dans le monde rural (70% des femmes et 69% des hommes), parmi les femmes et les hommes sans niveau scolaire (respectivement 71% et 74%). La différence de perception entre les femmes violentées et non violentées n'est pas significative. Pour une compréhension plus globale du phénomène de la violence, l'enquête a couvert l'ensemble du territoire national, avec un échantillon de 12.000 filles et femmes et 3.000 garçons et hommes âgés de 15 à 74 ans.