Le Plan national de lutte contre la mendicité a enfin vu le jour. Voilà un fléau auquel on accorde peu d'intérêt et qui porte un coup à l'image pays et au tourisme. Le gouvernement paraît décidé à s'attaquer à ce phénomène qui n'épargne aucune ville marocaine. Il faut savoir qu'ils sont 150.000 à faire de la mendicité un «job» quand, en Algérie, leur nombre ne dépasse pas 17.000. Ce plan national commencera par la lutte contre l'exploitation des enfants sous différentes formes. Car tout un système s'est organisé autour de ce «créneau porteur». D'aucuns, sans aucun scrupule, «louent» des enfants pour les utiliser comme appât afin de mendier, tandis que d'autres administrent aux enfants en bas âge, des bébés, des somnifères pour ne pas être dérangés par leurs cris, sans se soucier des effets néfastes de ces médicaments sur leur santé. Mais au-delà de ce fait qui impacte l'avenir de milliers d'enfants, il y a lieu de voir le phénomène dans sa globalité. Pourquoi des réseaux de mendicité s'activent-ils en toute liberté? Comment faire pour en finir ou, du moins, en atténuer l'effet? La solution n'est pourtant pas magique, elle existe même dans le Code pénal qui qualifie la mendicité de délit passible de prison. Il faut donc passer à l'acte et commencer par appliquer la loi. Tout y est. D'ailleurs, Mohamed Abdennabaoui, procureur général du royaume, a sommé par écrit les procureurs du royaume d'appliquer les termes dudit code sur le sujet. Faut-il donc interpréter cette action du Parquet avec le plan gouvernemental comme une synergie entre l'Exécutif et le pouvoir judiciaire? Nous ne pouvons que le souhaiter afin de mettre de l'ordre dans nos villes et notre quotidien. Un pays qui veut donner une image de modernité et de développement ne peut continuer à fermer l'œil sur cette anarchie. Nous avons tous entendu des histoires de gens pauvres, souvent des mendiants, chez qui on a découvert le trésor d'Ali Baba avec des millions de centimes en billets et pièces. Ce n'est donc pas toujours une question de pauvreté, mais de pratique illégale portant préjudice au pays. Il est temps de sévir.