On sait que notre système éducatif est défaillant et que les milliards de dirhams qui y ont été injectés n'ont finalement servi à rien, mais une piqûre de rappel pourrait-elle servir dans une situation qui n'a que trop duré? Ainsi, il y a quelques jours, l'OCDE, par l'intermédiaire de son programme PISA, a réveillé en nous une vieille amertume, un sentiment de défaite face aux défis de l'éducation et de l'enseignement. Ce sont des tonnes d'encre qui ont servi à la rédaction et publication d'articles, d'études, autant de signaux d'alarme alertant sur un système qui génère de la médiocrité et qui ne peut que produire des millions de chômeurs. Le Maroc est classé 75e sur 79 pays, sur la base d'un test de capacités d'un échantillon significatif de 6.814 élèves de 15 ans en lecture, sciences et mathématiques. Chez les plus jeunes, de cinquième et sixième années du primaire, la situation est pire, catastrophique. Selon l'indicateur de la Banque mondiale «Pauvreté en apprentissage», 66% des enfants âgés de 10 ans ne savent ni lire ni écrire. Il faut en pleurer, tout simplement. Le Maroc est acculé à prendre des décisions fermes, douloureuses et sans ambiguïté aucune car ces jeunes de 15 ans sont ceux qui devront porter le Maroc dans un futur très proche, celui de 2030. Est-ce avec un niveau aussi faible que le Maroc pourra aspirer à l'émergence? Est-ce que ces jeunes, qui auront 25 ans dans une petite dizaine d'années, pourront porter le nouveau modèle de développement? De quelles ressources humaines, et de quel capital immatériel le Maroc de demain sera-t-il fait? Avant de répondre à toutes ces questions, commencez d'abord par renvoyer les enseignants dans leurs classes! Le taux d'absentéisme a battu tous les records, et les absents se trouvent tout simplement dans l'établissement d'en face, privé cette fois! Celui-ci ne représente que 13% de l'ensemble du système. Qu'a-t-on donc fait des 87%? C'est cruel !