Rabat abrite, du 1er au 3 décembre 2019, la 4e édition de l'Africa Security Forum. Un événement placé sous le patronage du roi Mohammed VI dont le but est d'étudier les initiatives pouvant résoudre, anticiper, voire élaborer un plan de sécurité pour protéger le continent africain des dangers du changement climatique. Le changement climatique devient une préoccupation réelle dans le monde entier. Les phénomènes climatiques extrêmes atteignent des niveaux alarmants depuis 2015. Selon les dernières recherches mondiales, l'Afrique a subi 136 épisodes de sécheresse entre 1995 et 2015. Sept pays parmi les dix les plus vulnérables au monde au changement climatique se trouvent en Afrique, à savoir la Sierra Leone, le Sud-Soudan, le Nigeria, le Tchad, l'Ethiopie, la Centrafrique et l'Erythrée. Les actions pour protéger le continent africain de ces menaces climatiques sont de plus en plus nécessaires voire urgentes. Le centre de recherches et d'études stratégiques, Atlantis, en association avec le Forum international des technologies de sécurité se penche sur la question à travers l'Africa Security Forum 2019, cet événement, qui s'étalera sur trois jours, accueillera les représentants de 35 pays africains, et 400 personnalités et experts issus du monde entier pour se focaliser sur «l'impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique». Sécurité alimentaire et gestion de l'eau, accroissement démographique et développement agricole, anticipation des solutions pour la sécurité nationale et les conflits régionaux, «une panoplie de sous-thèmes seront approfondis pendant le forum afin de répondre aux problématiques existentielles et futures, et permettre éventuellement de mettre en place des mécanismes d'alertes pouvant prévenir certains phénomènes dans le continent», déclare Driss Benomar, président de Atlantis lors d'un point de presse, tenu ce jeudi à Casablanca. «Plusieurs centres de recherche asiatiques, européens et américains ont appelé à rejoindre cette initiative, ce qui est une fierté pour le Forum et pour le Maroc. Cet intérêt porté vers l'Afrique et pointé au Maroc, permettra aux autres pays d'avoir une vision locale du continent sur différents problèmes, comme la gestion d'eau, les conflits d'organisations et de la non gouvernance. Une expertise bien portée par le Maroc étant un pays africain, mais aussi proche de l'Europe, une aubaine qui nous permet d'élaborer des recherches bien approfondies pouvant servir plusieurs parties», explique le président de Atlantis. Rappelons ainsi que les répercussions de la malnutrition sur le développement des enfants africains a été évalué entre 2 et 16% du PIB par la Commission économique pour l'Afrique. 240 millions d'africains souffrent de sous alimentation, un chiffre qui risque de connaître une augmentation flambante à cause de la hausse de température provoquée par le déséquilibre climatique dans le continent, selon le GIEC, Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat.