Lors d'un débat sur l'interdiction du port de signes religieux pour les accompagnatrices scolaires, le sénateur Jean-Louis Masson avait comparé les femmes voilées à des «sorcières d'Halloween». Mercredi 30 octobre, le vice-président du Sénat, David Assouline, a annoncé au «Parisien» son intention de se saisir des propos du sénateur Masson en vue d'éventuelles sanctions. «Je saisirai le bureau du Sénat le 6 novembre à propos des paroles du sénateur Masson que j'estime injurieuses, racistes et incitatrices à la haine, et qui outrepassent la liberté d'expression des parlementaires à laquelle je suis particulièrement attaché», a-t-il fait savoir avant d'ajouter : «L'enceinte parlementaire est un espace de liberté d'expression. Mais l'expression du racisme est un délit et non une opinion qui aurait sa place dans un débat parlementaire». Le Sénat à majorité de droite a adopté mardi une proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires, jugée «contre-productive» par le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer. À l'issue d'un débat de plus de cinq heures, le texte a été voté par 163 voix contre 114 et 40 abstentions. Il a toutefois peu de chances d'être voté par l'Assemblée nationale, dominée par la majorité présidentielle. Les 26 membres du bureau du Sénat, présidé par Gérard Larcher, examineront les propos de Jean-Louis Masson, en novembre. Ce dernier risque des sanctions disciplinaires qui vont d'un simple rappel à l'ordre à l'exclusion temporaire. Cette instance sénatoriale pourrait prendre en compte les anciennes interventions de Jean-Louis Masson, qui en 2015 avait assimilé «l'immigration d'aujourd'hui» aux «terroristes de demain».