Le sommet Afrique-France, qui se tiendra les 4, 5 et 6 juin 2020 à Bordeaux, se veut «un rendez-vous politique, économique, sportif et culturel». Le Maroc est invité à participer en force à cette manifestation qui réunira plusieurs parties prenantes dont les chefs d'Etat et de gouvernement, les entrepreneurs et les bailleurs de fonds autour d'une thématique centrale: «la ville durable». C'est un projet annoncé en 2O17 à Ouagadougou par le président français, Emmanuel Macron. Le sommet Afrique-France réunira quelque 54 Etats, plus de 500 entreprises françaises et africaines et quelque 1.000 entrepreneurs. Le choix de la thématique de «la ville durable» n'est pas fortuit, comme tiennent à le souligner l'ambassadrice de France au Maroc, Hélène Le Gal, et le secrétaire général adjoint de ce sommet, Stephan Dubost, lors d'une conférence de presse organisée hier à Rabat. En effet, ce dossier concerne aussi bien la France que les pays africains qui doivent gérer les aléas de l'urbanisation accélérée. Il s'agit non seulement de discuter de fond en comble cette problématique commune, mais aussi de «prendre des engagements concrets», pour reprendre l'expression de la diplomate française. L'ambition est de trouver de véritables solutions et de booster l'innovation dans ce domaine. Et comme l'argent est le nerf de la guerre, les bailleurs de fonds privés et publics sont invités à ce sommet pour pouvoir, le cas échéant, rendre les projets réalisables. À cet égard, un intérêt particulier est accordé à la «Cité des Solutions», salon professionnel orienté business et dédié aux porteurs de projets, aux entreprises, à la société civile et aux institutions. Toutes ces parties sont invitées à présenter des solutions concrètes pour les villes et les territoires (traitement des déchets, smart cities, mobilité, accès aux soins…) Les expériences des pays seront confrontées en vue de déboucher sur un nouveau partenariat. On s'attend à ce que le Maroc participe en force à ce sommet. D'ailleurs, Stephan Dubost, cheville ouvrière de cette manifestation, est en mission de quatre jours au royaume pour «faire la promotion du salon et sensibiliser les différentes parties prenantes marocaines» à l'intérêt d'y participer. Quête d'un nouveau partenariat La France, qui ambitionne de nouer de «nouveaux partenariats avec le continent africain dans une logique gagnant-gagnant», devra déployer de grands efforts face à la concurrence des autres puissances mondiales. Pour Stephan Dubost, «cette concurrence est assez saine car elle oblige aussi la France à se remettre en cause». Et d'ajouter que c'est d'ailleurs dans ce cadre que s'inscrit le choix du thème «la ville durable», car «nous avons des choses à montrer». L'idée est de répondre à «des problématiques qui concernent non seulement les chefs d'Etat mais aussi les populations». Partenariat tripartite Hélène Le Gal, salue le partenariat tripartite France-Maroc-continent africain. Sur le plan politique, elle souligne que le Maroc et le France mènent régulièrement des consultations sur un certain nombre de situations de crise. Le partenariat est aussi d'ordre sécuritaire. Les deux pays sont également des partenaires économiques en Afrique à travers les entreprises implantées dans le continent, mais aussi les entreprises françaises qui développent à partir du Maroc leurs activités dans plusieurs pays africains. Le Maroc est aussi un «laboratoire de développement», comme le souligne la diplomate française. Rappelons à cet égard que le royaume est le premier partenaire de l'AFD. À ce titre, Hélène Le Gal indique que, très souvent, des idées et des projets qui sont développés au Maroc sont, par la suite, étendus à l'Afrique. Il s'agit, à titre d'exemple, du partenariat dans le domaine universitaire. Le Maroc compte sept campus franco-marocains qui accueillent des étudiants marocains et africains. «Ce modèle de campus essaime car le Maroc a été un laboratoire d'idées». En effet, des campus similaires voient le jour au Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Tunisie...