Leur protection effective, qui constitue un énorme défi, permettra de contribuer à réduire de 21% les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Présentation de quelques projets initiés grâce à «Our Ocean». À partir de l'année prochaine, les océans seront officiellement concernés par la lutte contre le changement climatique. Le top départ de cette intégration dans l'Agenda 2030, obtenue de haute lutte par les défenseurs des océans, six ans après le lancement de la première édition d'«Our Ocean» à Washington DC, sera notamment donné en décembre prochain, lors de la COP 25 qui aura lieu à Santiago, la capitale chilienne. La protection effective des océans permettra à terme de contribuer à réduire de 21% les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde. Une bonne nouvelle après les études du GIEC C'est une bonne nouvelle, après la publication des résultats alarmants du GIEC (Groupement intergouvernemental d'experts sur l'évolution climatique) de l'année dernière sur le réchauffement climatique qui ont poussé la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC) à demander aux Etats de revoir leurs engagements de réduction de leurs émissions de GES à la hausse. C'est également une bonne nouvelle après la publication récente de l'étude du GIEC sur les océans où il est noté que «si rien n'est fait d'ici 2050 pour protéger les océans contre les dépôts de plastique, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans». Mais les défis qui se présentent sont nombreux. «Seulement 2% des océans sont actuellement effectivement protégés à travers le monde, 60% des espèces de poissons sont menacées, les réseaux criminels continuent de sévir, il y a 30% de surpêche, etc.», a annoncé John Kerry, secrétaire d'Etat américain sous Barack Obama, initiateur d'Our Ocean, lors de la clôture de la conférence le 24 octobre, à Oslo. Et dans ce contexte, a-t-il poursuivi, «nous ne pouvons pas dire qu'à l'heure actuelle nous avons gagné le combat. Nous sommes loin de l'avoir gagné, alors il faut continuer à faire des efforts». John Kerry veut parler des engagements et des mises en œuvre concrètes de projets. Plus de 1.200 engagements recueillis Au total, il y en a 1.200 dont plus de 300 recueillis lors de la 6e édition d'«Our Ocean», clôturée hier à Oslo. Quelques exemples. La banque BNP Paribas s'est engagée à mettre 1 milliard dollars à la disposition de ses clients opérant dans l'aquaculture, les énergies renouvelables et le transport maritime. La transformation des navires qui figurent dans son portefeuille est également prévue ainsi que l'accompagnement des startups membres de la «Sustainable Alliance» à qui elle a décidé d'allouer une enveloppe de 100 millions de dollars. La Banque européenne d'investissement (BEI) a également décidé d'investir 2 milliards de dollars dans l'économie bleue. La Norvège a décidé d'investir 13 milliards de dollars dans l'éolien offshore à travers trois projets. L'Irlande va mettre 30 millions de dollars dans la R&D maritime et 4 millions de dollars dans une nouvelle initiative visant à aider les pays insulaires. La North Alliance (NOA) va consacrer 1 milliard de dollars à l'exploration et à la cartographie, 117 milliards de dollars pour créer un fonds de résilience marine, 7,5 millions de dollars au développement d'un réseau d'observation marine, 4,2 millions de dollars à des missions géochimiques et des études de variables maritimes et 30 millions de dollars à l'observation des systèmes marins. Rendez-vous l'année prochaine à Palau pour muscler le combat Autres exemples d'engagements opérés l'année dernière à la 5e édition d'Our Ocean en Indonésie. Le Japon a annoncé l'attribution d'environ 900.000 dollars pour développer une série de méthodologies analytiques et d'instruments nécessaires, notamment des capteurs, afin de comprendre les informations marines sur l'acidification des océans, la biodiversité marine et les microplastiques pour la période 2018-2022. L'Irlande avait annoncé un investissement de l'ordre de 1,7 million de dollars dans un programme visant à moderniser les systèmes TIC des services navals qui soutiennent le régime de protection de la pêche irlandais dans le cadre de la politique commune de la pêche. L'Indonésie avait de son côté annoncé un financement de 27,8 millions de dollars pour les activités de surveillance marine et de la pêche, notamment la surveillance des navires de patrouille et des aéronefs, le fonctionnement des centres de commandement, les enquêtes sur la criminalité marine et les pêcheries, la surveillance des zones marines protégées, la participation accrue de la surveillance communautaire, la lutte contre la pêche destructive et toute autre activité connexe. Autrement dit, l'élan est déjà donné. Reste que les mises en œuvre ne sont nombreuses. Rendez-vous à «Our Océan 2020» à Palau dans le Pacifique pour leur donner un coup de fouet !