Après la France, la Belgique. Comme annoncé la semaine dernière sur nos colonnes, Maroc Telecom s'est totalement désengagé de Mobisud. L'opérateur mobile a, en effet, cédé Mobisud Belgique à Belgacom pour un montant qui n'a toujours pas été révélé. Selon plusieurs analystes, ce désengagement, qui vient quelques mois après la cession de Mobisud France à SFR, était tout à fait prévisible. En effet, les activités de Mobisud en France et en Belgique qui ne sont parvenus à recruter que 120.000 clients conjointement, n'ont pu drainer que 83 MDH de chiffre d'affaires à fin juin 2009, soit un repli de 9,8% par rapport au premier semestre 2008. Au terme de l'année 2009, et avec la sortie de Mobisud France du périmètre de consolidation de Maroc Telecom, l'activité MVNO ne représentait plus que 125 MDH, soit 32% de moins qu'en 2008. C'est dire toutes les difficultés que trouvait l'opérateur historique pour imposer la marque Mobisud dans l'Hexagone. Une décision officialisée «À l'instar de la majorité des autres MVNO français, Mobisud France n'a pas réussi à percer commercialement, poussant Maroc Telecom à céder sa participation dans son capital à SFR», rappelle un analyste de la place. Idem pour le marché belge où, en 3 ans d'existence, Mobisud Belgique ne comptait que 31.000 abonnés (à fin mars 2010), alors que dans le business plan initial, Maroc Telecom visait une cible de 800.000 clients. Officiellement, «Maroc Telecom se désengage totalement de l'activité MVNO, dont l'espace économique n'est pas suffisant pour lui assurer un développement pérenne», annonce l'opérateur dans son communiqué. Cependant, il n'est un secret pour personne que Maroc Telecom, une des filiales les plus dynamiques du groupe Vivendi et une de ses principales remontées de cash, privilégie les niches où le niveau de marge est important. C'est notamment le cas pour les marchés africains où l'opérateur est implanté. Chose qui ne pouvait être assurée par le marché de la MVNO en Europe qui connaît ces dernières années l'émergence de nouveaux mastodontes spécialisés, à l'image d'Ortel Mobile qui a pu imposer une forte présence sur les marchés français, belge et néerlandais. D'autant plus qu'historiquement, l'avantage premier de cette activité reste les tarifs préférentiels qu'offrent les opérateurs. Or, la logique commerciale veut que des tarifs réduits induisent inéluctablement la marge réduite. Dans ces conditions, Maroc Telecom peinait à recouvrer les pertes opérationnelles qu'essuyait Mobisud. En effet la filiale a respectivement enregistré -269 MDH, -239 MDH et -25 MDH de déficit opérationnel en 2007, 2008 et 2009. c'est dire que finalement, Mobisud absorbait du cash au lieu d'en produire. Dès lors, le désengagement de l'activité MVNO n'était que des plus logiques ! Adel Al Ali, PDG d'Air Arabia worldwide «Air Arabia veut sa part en Afrique» Les Echos quotidien : Un an après le lancement d'Air Arabia Maroc, quelles sont les étapes franchies ? Adel Al Ali : Air Arabia Maroc a été lancée le 29 avril 2009. En seulement cinq mois, la compagnie a inauguré une dizaine de destinations européennes. Avec la récente ouverture de la ligne Casablanca-Malaga, ce sont, à ce jour, 12 destinations européennes au départ de Casablanca : Milan, Venise, Bologne, Paris, Lyon, Marseille, Basel-Mulhouse, Bruxelles, Amsterdam, Istanbul, Barcelone et Malaga. De plus, Air Arabia a augmenté ses fréquences pour répondre à la demande grandissante de sa clientèle. Dans les mois à venir, la compagnie étendra son réseau à plusieurs autres destinations vers l'Europe. Que représente l'Afrique dans les plans d'expansion d'Air Arabia ? Nous sommes effectivement intéressés par plusieurs destinations en Afrique, notamment au départ de notre hub à Casablanca. Notre plan de développement est très ambitieux à ce niveau-là, et nous espérons combiner des services «point à point» entre nos différents hubs. Les demandes ont été déposées et nous attendons l'accord des officiels (Direction de l'aviation civile marocaine). Est-ce que le business model d'Air Arabia convient aux réalités de la clientèle marocaine ? Nous combinons dans notre offre des prix attractifs, un service unique et une performance en ponctualité au niveau des meilleures compagnies aériennes dans le monde. Nous pensons que la clientèle marocaine est de plus en plus sensible à la qualité de notre offre et que les résultats se feront sentir à moyen terme. À long terme, Air Arabia ambitionne de livrer un service aérien efficace à des prix étudiés et dispose à bord de ses avions des sièges les mieux configurés sur le marché en classe économique : 81 cm pour les jambes. Ce qui permettra à notre clientèle plus de mobilité dans l'optique des échanges à la hausse entre le Maroc et l'espace UE. De plus, la compagnie dispose d'une flotte très jeune composée de trois Airbus A320 afin d'assurer un maximum de confort et de sécurité à nos clients. Que porte le partenariat de la compagnie Air Arabia avec la BMCE Bank ? Le partenariat signé avec la BMCE Bank est destiné aux Marocains résidant à l'étranger et clients de la BMCE Bank. Ceux-ci pourront bénéficier de réductions substantielles sur les prix des billets pour l'ensemble des destinations desservies par Air Arabia Maroc. Nous voulons ainsi nous rapprocher davantage de cette clientèle en apportant une solution attractive mieux taillée à leurs besoins. Après Sharjah, Casablanca et Alexandrie, Air Arabia envisage de lancer Air Arabia Jordanie, quelle est la stratégie globale derrière cette expansion ? Nous avons récemment signé un accord de joint-venture avec le groupe jordanien Tantash pour le lancement d'Air Arabia Jordanie. D'après les études que nous avons effectuées, le lancement d'un transporteur low-cost en Jordanie dispose de perspectives de croissance à moyen et long terme. Avec le lancement imminent de la filiale jordanienne, nous opérerons au départ de 4 hubs vers plus de 65 destinations. Le but est bien évidemment de devenir un acteur de référence en transport aérien économique dans la région MENA. Notre rayon de couverture englobera toutes les destinations se trouvant à un «radius» de 4 h30 min au départ de nos hubs en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Ce qui va permettra à Air Arabia de couvrir grâce à du «point à point» des rayons long-courrier (entre 8 et 12 heures). En parallèle, nous revoyons continuellement les performances de nos segments horaires en vue d'optimiser les possibilités de connexion dans nos hubs.