Lors du 19e sommet ibero-américain organisé au Portugal, hier, le rapport annuel de l'OCDE «Perspectives économiques de l'Amérique latine 2010» met la lumière sur la migration internationale et le transfert de fonds des migrants et sur la meilleure manière d'en faire un vecteur de développement économique de la région. Une analyse macroéconomique de la région fait état d'un PIB par habitant en baisse de 3,6% en 2009. Une reprise en 2010, avec une croissance qui plafonne à 1,3%, fera grossir les rangs des pauvres des pays de la région de 39 millions de personnes. La crise a mobilisé de manière inespérée les pouvoirs publics pour la promotion des reformes nécessaires. Des investissements de plus en plus rares, une faible productivité et une baisse des transferts de fonds des migrants sont des défis structurels caractéristiques de la région. Les gouvernements doivent donc préparer leurs plans de reprise. «2010 va être une année de reprise et les décisions prises pendant cette année revêtent une grande importance pour le futur de ces pays». Chaque pays devra démontrer sa capacité à doper sa propre économie par des initiatives publiques durables en instaurant des politiques sociales efficaces, révèle le rapport. Les transferts de fonds des migrants, une alternative sûre Le rapport de l'OCDE revient sur les mécanismes de renforcement des programmes de réductions de la pauvreté. L'éducation, l'innovation, la gouvernance des entreprises, les énergies renouvelables et les infrastructures, sont autant de défis auxquels les pays de la région doivent s'atteler. «L'Amérique latine a besoin de politiques à court terme et d'une vision à long terme» selon le rapport. En outre, il recommande d'encourager les transferts de fonds des migrants pour stimuler le développement économique. Ceci sous entend des changements importants dans la qualité du système ‘rating', notamment en Amérique centrale et dans les Antilles à l'image de l'expérience du Mexique et de son programme «Tres por Uno». L'OCDE révèle qu'une réduction de 1% des charges de transferts permettrait une augmentation de la quantité de versements de l'ordre de 800 millions de dollars. Le rapport souligne la nécessité des gouvernements à favoriser davantage la concurrence pour diminuer ces charges. La crise a fait augmenter la pauvreté de 1,1% en 2009 dans les pays d'Amérique du Sud par rapport à 2008, portant à 189 millions le nombre de personnes vivant avec moins de 4 dollars par jour, soit 34,1% de la population globale. La lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités reste la priorité des priorités.