Selon un recueil des statistiques de la Banque mondiale, les envois de fonds des travailleurs migrants vers les pays en développement ont bien résisté à la crise. Les recettes MRE s'élèveront à 6,4 milliards de dollars en 2010. C'est ce que révèle la Banque mondiale dans ses estimations sur les migrations et les envois de fonds. Ainsi, le Maroc se place en troisième position du top 10 des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord dans les réceptions de fonds des travailleurs migrants. Le Liban vient en tête du classement avec 8,2 milliards de dollars, suivi de l'Egypte qui a enregistré 7,7 milliards de dollars en matière de transferts. Par contre en 2009, les recettes MRE se sont établies à 40,7 milliards de dirhams constituant ainsi 6,6% du PIB national. Sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Royaume a été classé en troisième position du pourcentage du PIB après le Liban qui a enregistré 22,4% de son PIB et la Jordanie qui a réalisé 15,6%. Aussi, de façon générale, ce recueil des statistiques a souligné que les envois de fonds des travailleurs émigrés ont continué d'être une importante source de financement extérieur pour les pays en développement durant la récente crise financière mondiale. Dans ce sens, les montants déclarés devraient atteindre 325 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année, contre 307 milliards de dollars en 2009. Au niveau mondial, les envois de fonds devraient se monter à 440 milliards de dollars d'ici à la fin de 2010. Par ailleurs, d'après la Banque mondiale, les envois de fonds déclarés vers les pays en développement, après s'être redressés cette année, continueront d'augmenter en 2011 et 2012 et pourraient dépasser 370 milliards de dollars dans deux ans. «Les envois de fonds constituent un apport financier crucial qui accroît directement les revenus des familles de migrants», a souligné Hans Timmer, directeur du Groupe des perspectives de développement de la Banque mondiale, dans le recueil. Et d'ajouter : «ces envois entraînent une augmentation des investissements dans la santé, l'éducation et les petites entreprises. Grâce à un meilleur suivi de l'évolution des migrations et des envois de fonds, les responsables de l'action publique peuvent agir en connaissance de cause pour protéger ces entrées massives de capitaux, dont le montant est trois fois supérieur à celui de l'aide publique, et démultiplier leur impact». En 2009, les principaux pays à l'origine des envois de fonds étaient les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite, la Suisse, la Russie et l'Allemagne. Aussi, en 2010, au niveau mondial, les principaux pays bénéficiaires sont l'Inde, la Chine, le Mexique, les Philippines et la France. En pourcentage du PIB, ces transferts ont toutefois une incidence plus importante dans les petits pays, où ils représentent parfois plus de 25% du PIB. S'il est vrai que les pays à revenu élevé restent la principale source d'envois de fonds, les migrations entre les pays en développement sont plus importantes que les migrations entre ces pays et les pays à revenu élevé membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), rappelle la Banque mondiale. Aussi, le recueil relève de grandes différences entre les régions en développement ainsi qu'une baisse plus accentuée que prévu des envois de fonds vers les régions Europe et Asie centrale, Amérique latine et Caraïbes, Moyen-Orient et Afrique du Nord, et Afrique subsaharienne en 2009. En revanche, les flux en direction de l'Asie du Sud ont augmenté davantage que prévu durant la même année, tandis que les envois de fonds vers la région Asie de l'Est et Pacifique ont enregistré une légère progression.