Les chefs d'entreprises marocaines notamment dans les catégories TPE-PME n'en peuvent plus. Les professionnels appellent à la mise en place d'une charte spécifique aux TPE pour en finir avec les difficultés qui plombent la croissance les petites et moyennes entreprises et leur capacité à créer des emplois. Gérer une TPE ou une PME au Maroc relève presque du miracle. Il faudrait une longue liste pour énumérer les goulots qui étranglent ces catégories d'entreprises. Celles-ci font face aujourd'hui à plusieurs contraintes liées essentiellement aux difficultés de financement, à la mise à sa disposition de garanties, au retard de paiement, à l'accès aux commandes publiques et au foncier. Ce n'est pas tout car à cela il faut ajouter également le faible niveau de gouvernance et à la mauvaise gestion des risques dans les domaines de management, auxquels s'ajoute aussi le manque d'accompagnement sur le terrain, selon des professionnels. Or, les PME constituent la moitié des sociétés immatriculées au registre de commerce et contribuent fortement à la lutte contre la précarité et au renforcement de l'intégration sociale, dira-t-on. De même, les TPE, qui représentent plus de 95% du tissu économique national constituent la pierre angulaire pour l'élaboration d'un modèle de développement à même de hisser le Maroc parmi les pays émergents et de réaliser, par la suite, un décollage effectif dans lequel l'entreprise marocaine jouera un rôle de premier plan, ajoute la confédération, constate-t-on. Autre constat, celles qui emploient moins de 10 salariés et réalisent un chiffre d'affaires annuel inférieur à 3 millions de dirhams constituent une frange importante du tissu économique marocain. En gros, résume la Banque mondiale (BM), bien que ces dernières années, le Maroc ait fait des progrès constants en ce qui concerne son classement dans l'indice Doing Business, les petites et moyennes entreprises continuent à se heurter à des obstacles qui entravent leur croissance et leur capacité à créer des emplois. Pour tenter de corriger cette lacune, la BM a approuvé une enveloppe de 611, 3 millions d'euros, en février 2019, dans le cadre d'un nouveau cadre de partenariat avec le Maroc qui devrait permettre de guider le programme d'assistance financière et technique du groupe dans le royaume au cours des six prochaines années. Problème, cet engagement de la Banque mondiale ainsi que les efforts consentis jusqu'ici par le gouvernement ne semblent pas rassurer les professionnels qui appellent à la mise en place d'une charte spécifique aux TPE. Ils ont exprimé ce souhait à Rabat lors d'une rencontre initiée par la Confédération marocaine de TPE-PME devant le chef de gouvernement Saâd Dine El Otmani, le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance Lahcen Daoudi, la représentante résidente de la Banque africaine de développement au Maroc Laila Farah Mokaddem et le directeur général de la Caisse centrale de garantie Hicham Serguini. S'exprimant à l'ouverture des travaux de cette rencontre tenue sous le thème «TPE, du discours à la réalité», le président de la confédération, Abdellah El Fergui a insisté sur la nécessité de définir via un texte organique les modalités d'accès des TPE au soutien financier de l'Etat et des établissements publics tout en stipulant clairement via des textes de loi les garanties et les modalités à mettre en place pour bénéficier dudit soutien. En outre, les participants ont plaidé pour la mise en place de nouveaux mécanismes de partenariat public-privé qui portent sur la consolidation et le développement des TPE ainsi que de l'auto-entrepreneur. Les participants ont également plaidé à consacrer une enveloppe subventionnelle annuelle aux TPE employant au moins 3 personnes et participant ainsi à résorber le nombre de jeunes en recherche d'emploi et à permettre aux TPE de bénéficier de financements publics pour les formations techniques proportionnelles à la production et à la valeur ajoutée en vue de les aider à améliorer leurs performances et hisser le niveau de qualité de leurs services. Autres doléances exprimées par les professionnels, la nécessité de donner la parole à la Confédération marocaine de TPE-PME en tant que représentant des TPE-PME pour pouvoir défendre cette catégorie d'entreprises et relater ses avis sur tous les sujets la touchant de près ou de loin en lui assurant une représentativité significative au sein de tous les conseils d'administration d'organismes tels que Maroc PME, la CNSS, la Caisse centrale de garantie, Finéa (filiale du groupe CDG), le Conseil économique, social et environnemental, la Commission nationale des investissements et ses antennes provinciales ou encore le Comité national de l'environnement des affaires. Et enfin, ils ont recommandé à l'Etat d'exonérer les TPE exportatrices qui contribuent à améliorer la balance commerciale des droits de douane.