Après une ouverture explosive, place à la joie du carnaval avec Calypso Rose pour cette deuxième soirée du Jazzablanca. Ce mercredi 3 juillet était placé sous le signe du féminin/féministe. Le public a découvert l'étendue du talent de la chanteuse américaine Judi Jackson et de la DJette égyptienne Bosaina. Coulisses. Le festival de l'été de la ville blanche a offert de beaux moments de musique lors de sa deuxième journée. Si celle-ci avait commencé par la belle innocence créative des enfants avec les ateliers «JazzaKids», puis une conférence placée sous le thème de la culture et de son rôle dans le développement territorial et un concert entre midi et deux des vitaminés Coton d'Afrik & The Sailors, le début de soirée était romantique. Le duo polonais Obara– Wania a régalé le public du Village Samsung d'un concert subtil et élégant au moyen de notes passionnées de piano et de sons précis de saxophone. Un moment de Jazz de toute beauté qui préparait les Jazzablancais à un vent de calypso doux et généreux. Carnaval de générosité Vent d'été, couleurs café et sonorités libérées, la scène d'Anfa avait un arrière-goût de vacances au bord de la mer ce mercredi soir. La mer de Trinité-et-Tobago d'où vient le Calypso habité de Calypso Rose, alias Linda McArtha Monica Sandy-Lewis, grande musicienne féministe. Son corps de 79 ans est fatigué, on l'aide à marcher parce qu'elle ne peut s'empêcher de danser et d'offrir sa musique thérapeutique à un public debout face à autant de générosité. La Reine du Calypso, entretenue par la force de sa musique, semble éternelle. De «Leave Me Alone» à «Calypso Blues» en passant par «Calypso Queen» et une version d'«Amazing Grace» à vous donner la chair de poule, Calypso Rose a livré plus de 1h30 de concert avec un groupe de musiciens de grand talent, formant un magnifique tableau sur scène. Entre danses, interludes et numéros de danses endiablées par les belles choristes, la matriarche du Calypso aux chansons qui ouvrent les yeux et les coeurs n'oublie pas de faire passer quelques messages de paix, d'amour mais aussi des messages bien féministes: «Si votre mari avec qui vous avez vécu pendant des années et pour qui vous avez sacrifi ez votre jeunesse vous quitte, ne pleurez pas. Trouvez un homme plus jeune que lui. Et que vous!», avant d'attaquer sa magnifique chanson «Young Boy». Un concert de toute beauté, aussi sophistiqué que plein de bonnes ondes, qui a donné du peps à tous les festivaliers qui n'ont pu s'empêcher de danser et de profi ter de ce beau spectacle. Les Femmes et l'Afrique Pendant ce temps-là, à la scène BMCI, une foule en délire est venu applaudir le groupe marocain Rock-But et son rock bien marocain ainsi qu'Atlantic Soul Orchestra dans un autre style. Le groupe anglais, qui reprend les classiques Soul Funk à la James Brown, Otis Redding et Aretha Franklin, a séduit la grande Place des Nations Unies. La fi n de soirée était sensuelle et féline au Village Samsung. La belle présence de Judi Jackson a séduit le public. Avec sa voix suave, la fi lle spirituelle de Nina Simone a offert des morceaux à la fois Jazz/ Blues/Soul dans une ambiance feutrée et acoustique, servis par des musiciens de talent. Dans un tout autre esprit, une musicienne a fait sensation: l'Egyptienne Bosaina a fait danser le Rooftop du Jazzablanca depuis ses platines avec ses sons Electro-RnB. L'artiste a su clore cette deuxième journée de festival avec beaucoup de style et de grâce.