Face «aux intimidations», les étudiants en médecine du public clament leur «indépendance». Ils organisent un point de presse aujourd'hui et annonce une nouvelle marche nationale. La tension entre les étudiants de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire et le gouvernement continue de monter. «L'Exécutif choisit désormais la voix de l'intimidation des étudiants et de leurs parents», accuse la Commission nationale des étudiants en médecine au Maroc (CNEM) dans un nouveau communiqué. Selon plusieurs témoignages reçus par Les Inspirations ECO, des étudiants en médecine à Marrakech et Rabat auraient reçu «des menaces directes de la part d'agents de l'autorité locale de se voir expulser des cités universitaires des deux villes en cas de maintien du boycott des examens ». Des parents des étudiants «ont été ciblés aussi par des menaces ou par des mesures de rétorsion». C'est le cas du Dr Youssef El Khatib de Berkane, dont le fils Ilias est étudiant à la faculté de médecine d'Oujda. Le Dr El Khatib a été suspendu «provisoirement» par le ministère de la Santé en raison «de l'exercice illégal de la médecine dans le secteur privé sans autorisation préalable». Pour Ilias El Khatib, «cette décision est liée directement à mes engagements dans le cadre du mouvement estudiantin», écrit-il sur sa page Facebook. Ces décisions s'ajoutent aux mesures prises par le département de l'Enseignement supérieur de suspendre trois professeurs universitaires des facultés de médecine d'Agadir, de Marrakech et de Casablanca. Cette série de décisions fait suite à la sortie du gouvernement accusant le mouvement islamiste Justice et bienfaisance «de manipuler la grève des étudiants en médecine». Face à ces accusations et sanctions, les étudiants affichent leur cohésion. «Le gouvernement persiste dans son infantilisation de notre combat. Une fois, il nous accuse de suivre un courant politique et une autre fois il s'adresse à nos parents pour les intimider», dénonce le communiqué de la CNEM. Cette instance des étudiants refuse aussi de céder aux menaces du gouvernement. «Les menaces de faire redoubler et d'expulser les étudiants équivalent à une déclaration d'année blanche», affirme la CNEM. Les étudiants appellent le gouvernement à «trouver des solutions sérieuses et équilibrées pour protéger l'université publique face à la main mise du secteur privé». Les étudiants annoncent une nouvelle marche nationale, dont la date n'est pas encore fixée.