Rien ne va plus entre les étudiants en médecine et le gouvernement. Les futurs médecins sont prêts à aller jusqu'au bout pour faire valoir leurs droits malgré les mesures punitives du gouvernement. Ces derniers ont décidé de maintenir leur mouvement de protestation. Ils boycotteront les examens de rattrapage après avoir boycotté ceux des sessions ordinaires du 10 juin. Dans un communiqué publié samedi 15 juin, la commission nationale des étudiants en médecine appelle le gouvernement à un dialogue sérieux. La commission rejette les accusations du gouvernement s'agissant de l'implication du mouvement Al Adl Wal Ihsane dans le boycott des examens. Celle-ci signale dans son communiqué que la commission est un organe indépendant et que toutes les décisions sont prises à travers les assemblées générales des étudiants. La Commission soutient les étudiants menacés d'expulsion des cités universitaires ainsi que les professeurs suspendus. Celle-ci s'est dite «prête à mener toutes les procédures légales nécessaires» pour protéger ces personnes. Rappelons à ce sujet que le département de l'enseignement supérieur avait décidé le 12 juin de suspendre trois professeurs universitaires en médecine au sein des facultés de Casablanca, Marrakech et Agadir. Une note du département de l'enseignement supérieur avait justifié cette décision par un «manquement à leurs engagements professionnels». Ce qui avait provoqué une vague d'indignation. Pour apporter des éclaircissements sur ce dossier, les représentants des étudiants ont décidé d'organiser une conférence de presse ce lundi 17 juin à Rabat. De son côté, le gouvernement a pris plusieurs mesures punitives pour faire cesser ce mouvement de protestation. Il menace les étudiants de redoublement ou d'expulsion. «Le gouvernement réitère sa détermination à mettre en œuvre les dispositions juridiques et procédurales en vigueur dans de telles situations, y compris le redoublement de l'année universitaire ou la révocation pour les étudiants ayant déjà consommé les années de redoublement autorisées», souligne un communiqué du gouvernement. Cette décision concerne 18.000 étudiants qui ont boycotté les examens. Le gouvernement a aussi insisté sur le fait que les examens prévus dans les facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire resteront ouverts devant tous les étudiants jusqu'au 25 juin conformément au planning annoncé. Alors que le torchon brûle entre le gouvernement et les étudiants, le ministère de l'éducation nationale a déjà annoncé les dates des concours d'accès aux facultés de médecine et de pharmacie et de médecine dentaire pour l'année universitaire 2019-2020. Tous ces éléments montrent que le mouvement de colère ne fait que s'amplifier et que la crise est loin d'être résolue. En grève depuis mi-mars, les étudiants en médecine protestent contre l'ouverture des concours de spécialisation aux étudiants des facultés privées. Ces derniers estiment qu'il n'y a pas assez de postes à l'issue de ces concours. Dans leur dossier revendicatif, les étudiants avaient présenté un total de 16 demandes. Les ministères de l'éducation nationale et de la santé s'étaient engagés à mettre en œuvre 14 points qui ont fait l'objet d'un accord avec les représentants des étudiants. Les deux points restants portent sur le concours de résidanat et la 6ème année de médecine dentaire.