La majorité parlementaire veut capitaliser sur les deux succès qu'elle a pu réaliser jusqu'à présent que ce soit lors de l'élection de Ghellab à la tête de l'hémicycle ou lors du vote de confiance. Les 4 groupes ont en effet déjà tracé leur cadre d'action durant cette année 2012, où le parlement aura à traiter de plusieurs dossiers brûlants. La loi des finances 2012, qui ne pourra être votée avant la mise en place des nouvelles structures parlementaires, ainsi que le vote d'une nouvelle loi organique des finances durant cette rentrée sont les deux principales contraintes que la majorité doit affronter avant la fin de cette session d'automne, au cas où sa prorogation d'un mois serait refusé par la Cour constitutionnelle. La pression sera donc énorme après que les présidents des 4 groupes de la majorité aient livré leurs vues sur leur soutien «critique», comme l'a souligné le président du groupe istiqlalien, Noureddine Mediane, lors de l'application des politiques publiques dans les 5 axes du programme gouvernemental. Concrètement, et selon Abdelaziz El Omari, l'action du groupe se concentrera sur «les mesures renforçant la gouvernance, la lutte contre la corruption et la rente, ajoutées à l'élargissement du cadre du dialogue social». « La nature du soutien au gouvernement n'est pas inconditionnelle, car les députés de la majorité ne doivent pas se transformer en avocats du gouvernement», assure un jeune député du parti de la lampe dont les élus issus de la liste nationale ont livré leurs propositions sur les priorités du groupe durant la période actuelle. Les députés de la majorité restent par contre dans l'expectative, vu que l'élection des nouveaux présidents des 8 commissions n'a pas encore lieu. Aucun ordre du jour ne peut donc être établi jusqu'à la finalisation des nouvelles structures. Autre sujet d'inquiétude: celui de l'interprétation de la nouvelle loi organique du Parlement qui risque d'être le principal enjeu des partis de l'opposition après le recours du PAM au Conseil constitutionnel et le retrait du groupe socialiste durant l'ouverture. Sur ce point, les quatre partis de la majorité estiment que l'avis rendu par la Cour constitutionnelle a levé le flou sur la page de la période transitoire actuellement tournée. La semaine en cours sera consacrée au choix des candidats pour la présidence des commissions. La majorité parlementaire reste ainsi favorable à une adaptation des commissions nouvellement créées, aux priorités et en fonction de la nouvelle ingénierie gouvernementale, et a en ligne de mire 6 sur 8 commissions à présider. Une liste très longue de lois à adopter En plus de la liste des nouvelles lois que la majorité parlementaire s'apprête à peaufiner pour l'intégrer sur le circuit et qui comprend une dizaine de propositions à valider, 25 projets de loi sont actuellement sur le bureau de la Chambre des représentants. Des textes hérités par le nouveau Parlement, et qui ont été pour leur écrasante majorité déposés durant l'année 2011 par le gouvernement d'Abbas El Fassi. Sept lois sont déjà à leur deuxième lecture par les parlementaires et ont reçu le feu vert des conseillers. Il s'agit de ceux relatifs au microcrédits, accidents du travail et aux activités artisanales, les 18 autres projets sont quasiment bouclés. La nouvelle majorité n'écarte pas cependant d'user de son droit d'amendement lors du vote final pour plusieurs lois très importantes déposées également durant l'année 2011.