La branche de production nationale, représentée par la firme, a obtenu l'ouverture d'une enquête sur les importations qui pourrait déboucher sur des mesures de sauvegardes supplémentaires. Alors que les mesures de sauvegarde concernant la tôle laminée à froid font grincer des dents les importateurs d'acier, le ministère de l'Industrie compte continuer sa politique de protection de la branche de production nationale. Le département a en effet été saisi d'une requête, émanant de la société Maghreb Steel, par laquelle elle demande l'application d'une mesure de sauvegarde sur les importations de tôles laminées à chaud conformément aux dispositions de l'article 55 de la loi 15-09 relative aux mesures de défense commerciale. Après examen, le ministère a conclu que la requête est «recevable au sens de l'article 5 du texte en question et que les éléments et renseignement qui y sont contenus sont objectifs, documentés et suffisants pour justifier l'ouverture d'une enquête de sauvegarde sur les importations de tôles laminées à chaud». En conséquence, il a été décidé, après avis de la Commission de surveillance des importations, réunie le 22 mai 2019, d'ouvrir une enquête de sauvegarde sut les importations de tôles laminées à chaud et ce, conformément aux dispositions de l'article 57 de la loi 15-09. Selon la requête, les importations du produit considéré ont augmenté de 31% pendant la période 2017-2018 et de 54% en 2014-2018, tandis que la part de marché des importations a augmenté de 57% entre 2018 et 2017. Cet accroissement massif des importations semble être le résultat de circonstances imprévues telles que l'augmentation des capacités de production mondiales et la tendance à la hausse des mesures de protection appliquées dans ce secteur à l'échelle internationale. Les principaux indicateurs de dommage de Maghreb Steel ont connu une baisse en 2018, notamment les ventes, la production, la part de marché, les exportations, l'accumulation des stocks, ce qui a impacté la rentabilité et les marges de Maghreb Steel. La baisse de ces indicateurs coïncide fortement avec l'accroissement des importations et de leur part sur le marché national. Tenant compte de la surcapacité de production mondiale et du renforcement des protections des marchés dans ce secteur ainsi que des stocks mondiaux et les détournements de flux commerciaux, la situation de Maghreb Steel risque de s'aggraver dans un futur proche. Ainsi, en vue de collecter les informations nécessaires à son enquête, le ministère adressera des questionnaires aux producteurs nationaux, aux importateurs des produits concernés, identifiés dans la requête. les autres parties concernées désireuses de recevoir un questionnaire et participer à l'enquête doivent prendre contact avec le département. Les parties qui s'estiment concernées par l'enquête disposent d'un délai de 30 jours à compter de la date d'ouverture de l'enquête pour se faire connaître en tant que partie intéressée; elles disposent du même délai pour émettre, par écrit, indépendamment des réponses aux questionnaires, leur avis et commentaires sur l'ouverture de l'enquête, en version confidentielle ou non confidentielle. Pour rappel, Maghreb Steel bénéficie déjà d'un bouclier étatique. Ont été prolongées en décembre dernier, jusqu'au 31 décembre 2021, des mesures de sauvegarde en faveur de Maghreb Steel sur les importations de tôles laminées à froid et de tôles plaquées ou revêtues. Le ministère avait conclu que malgré les baisses constatées ente 2014 et 2017, les importations de tôles laminées à froid et tôles plaquées ou revêtues sont reparties en augmentation à partir de 2018, chose qui perturbe et menace l'activité de la branche de production nationale. La situation de celle-ci a certes connu une légère amélioration, mais elle demeure néanmoins très fragile. Le risque d'augmentation des importations demeure surtout réel et imminent en raison de la surcapacité des producteurs chinois et européens.