Les cartes d'adhésion pour certaines catégories de travailleurs indépendants seront éditées avant la fin de cette année 2019. La nouvelle loi sur l'Agence nationale de l'assurance maladie a été aussi finalisée. Interpellé par l'ensemble des groupes parlementaires au sein de la Chambre des représentants sur «la politique sanitaire du gouvernement», le chef du gouvernement a dû répondre point par point aux interrogations des députés en vue de dissiper tout malentendu sur la réelle volonté du gouvernement à lutter contre les anomalies qui minent les efforts consentis en vue de redresser la situation. «Il s'agit de mobiliser tous les moyens pour permettre aux citoyens de bénéficier des soins et de la couverture sociale, tel que cela est prévu par l'article 31 de la Constitution», a noté Saad Dine El Otmani, qui a mis en avant aussi la lettre royale de 2013, comme cadre de référence de la politique sanitaire. «En dépit des efforts qui ont permis d'élargir l'offre des soins et l'amélioration de plusieurs indicateurs, les services sanitaires restent en deçà des attentes. Le gouvernement est conscient du déficit», a indiqué le chef du gouvernement devant les parlementaires. Les problèmes sont d'origine structurelle, a insisté le président de l'Exécutif, qui a annoncé que le gouvernement est sur le point de finaliser «une réforme stratégique et profonde». Le plan national qui s'étend jusqu'en 2025 reste également un outil irremplaçable pour la généralisation des services sanitaires avec une feuille de route qui érige la hausse des dotations allouées au secteur. Entre 2016 et 2019, le budget est passé à plus de 16,3 MMDH, soit une hausse de 16%, a noté El Otmani. Généralisation de la couverture sociale Avec un taux de couverture qui avoisine 62%, la couverture sociale reste un segment essentiel de la réforme du secteur. Selon le chef du gouvernement, la loi 99-15 et ses décrets d'application restent la grande priorité, «avec les premières cartes qui devront être éditées pour les indépendants avant la fin de cette année 2019», a précisé le chef du gouvernement. La couverture médicale des indépendants «fait toujours l'objet des concertations avec 15 réunions qui ont eu lieu avec les représentants des travailleurs indépendants», a noté El Otmani. À l'ordre du jour figure surtout la refonte du statut de l'ANAM. Un nouveau projet de loi devra être déposé au SGG avant la fin de cette année, a indiqué le chef du gouvernement dans l'optique de permettre à l'agence de mener ses missions dans le cadre du nouveau modèle de gouvernance. S'exprimant au nom des groupes de la majorité, Mohamed Moubdi, le président du groupe du Mouvement populaire a relevé que malgré l'amélioration des indicateurs de la santé, qui ressort du bilan d'étape du gouvernement, plusieurs problèmes restent posés et touchent aux difficultés d'accès, à l'encombrement ainsi qu'à la problématique des rendez-vous. Les données communiquées aux membres de la Chambre des représentants montrent la hausse de la cadence de l'ouverture des hôpitaux de proximité ainsi que la finalisation de mesures destinées à la requalification des structures opérationnelles, essentiellement les unités mobiles. Le gouvernement projette de passer de 60% actuellement à 100% d'accès aux services des médecins publics d'ici 2021. Les statistiques indiquent également que 10.000 lits supplémentaires devront être ajoutés, sachant qu'entre 2011 et 2019, la capacité est passée de 21.000 lits à 32.000. Le département de la Santé veut amorcer durant les prochains mois, son programme destiné à compenser la faiblesse de l'offre sanitaire par l'activation des solutions alternatives qui ont été décidées, dont notamment la création des unités d'urgence mobiles ainsi que la création de pôles régionaux spécialisés. Un nouveau plan pour les urgences La réorganisation des filières de secours en vue de pouvoir accueillir les patients figure en tête de liste des actions projetées, à côté du développement de l'urgence médicale de proximité. Le plan d'action envisage essentiellement de renforcer la traçabilité des médicaments et des dispositifs médicaux vitaux au niveau des filières de soins d'urgence. Il s'agit de l'actualisation de la liste des médicaments et la hausse de leurs budgets ainsi que la responsabilisation des médecins et des chefs d'équipes sur la mise en place de procédures de gestion des médicaments d'urgence. L'Etat compte surtout agir face aux problèmes qui engendrent souvent la frustration des usagers avec en ligne de mire la lutte contre la pénurie des ressources humaines, les problèmes d'accessibilité, l'hygiène et la sécurité au sein des établissements de santé.