Les élus et les autorités locales de la ville se sont mis d'accord pour rétablir l'ordre dans les espaces publics. Malgré la multiplication des espaces de ventes organisés ayant servi au recasement des marchands ambulants, d'autres quartiers de la ville connaissent l'arrivée en masse de nouveaux marchands, ce qui remet en question l'efficacité de cette démarche adoptée à l'échelle nationale. Les responsables de la ville de Fès multiplient les projets de marchés pilotes. En effet, une vaste opération de recensement des marchands ambulants est en cours de finalisation dans plusieurs quartiers de la ville (Mont fleuri, Oued Fès ou encore sur la route Ain Chkef...). Le dernier en date et celui du quartier Ain Amir sur la route de Ain Chkef. Ce marché pilote qui est aménagé par la société Al Omrane Fès (maître d'ouvrage) a nécessité une enveloppe de 4,06 MDH financée dans le cadre de l'INDH. Toutefois et en dépit de la multiplication des espaces de vente organisés dans certains arrondissements, d'autres quartiers de la ville connaissent l'arrivée en masse de nouveaux marchands ambulants, ce qui remet en question l'efficacité de cette démarche adoptée alors que les responsables de la ville se sont donnés du mal pour trouver les terrains permettant de sédentariser les marchands ambulants. Dans des quartiers comme Hay Msala et Ben Dabbab et après plusieurs opérations et confrontations entre les autorités et les farrachas, ces derniers ont été recasés dans des espaces organisés mais la plupart de ces farrachas quittent leurs places pour aller rejoindre d'autres marchands ambulants près des mosquées et des quartiers populaires aux alentours. En effet, dans les quartiers les plus populaires du centre-ville, tout au long de l'avenue Lalla Meryem, de Moulay Rachid et du boulevard Mohammed V, le nombre des ferracha et des marchands ambulants connaît une hausse fulgurante. Une situation qui a poussé les autorités locales de la ville à prendre la décision de libérer progressivement les alentours des mosquées et des ruelles de la ville et plus particulièrement celles qui présentent des points noirs en matière de circulation et de sécurité des citoyens. Pour mettre fin définitivement à ce dossier épineux, les responsables de la mairie se sont mis d'accord sur l'acquisition du foncier de recasement dans les six arrondissements de la ville. En effet, de nouveaux terrains seront réservés à ces marchands (7.000 m2 à Jnanate, 10.800 m2 à l'arrondissement Mérinides, 5.000 m2 à Zouagha, 8.000 m2 dans l'arrondissement de Sehb El Ouard et 3.500 m2 à l'arrondissement de Fès-Médina). Il est à rappeler que la ville de Fès a déjà connu une première opération réussie dans ce genre. Il s'agit du Souk El Farah, situé au quartier Saâda, dont la capacité d'accueil dépasse les 500 places et dont près de 99% sont déjà affectés. La plupart des marchands ambulants qui squattaient les trottoirs de ce quartier ont été tous recasés dans un espace de commerce de proximité aménagé grâce à l'Initiative nationale pour le développement humain. Les membres de l'association chargée de ce marché ont instauré un règlement intérieur de 8 articles, affichés à l'entrée du site. Ce cadre exige de chaque marchand de garder la propreté de son espace de commerce, la qualité des produits commercialisés outre le paiement d'un loyer mensuel de 150 DH à l'association. Actuellement, Souk El Farah reçoit quotidiennement près de 12.000 visiteurs. Selon les premiers marchands qui ont rejoint ce souk, «maintenant les conditions d'exercice de notre commerce se sont améliorées, nous sommes dans des espaces propres, en sécurité et il y a de la demande», témoignent-ils. En effet, grâce au règlement intérieur qui fixe les droits et devoirs des anciens marchands ambulants dans ce nouvel espace, les responsables de ce marché pilote ont constaté une nette amélioration des relations entre commerçants eux-mêmes et entre clients et commerçants. Généralement, les opérations de libération des espaces publics suscitent des réactions positives de la population avoisinante, qui a exigé qu'elles se poursuivent et demandent la libération de l'espace public exploité illégalement et en toute impunité par les propriétaires des cafés et des magasins. Durant le mois de ramadan, ce phénomène s'amplifie au su et au vu des autorités qui restent passives.