Le Directeur général du Technopark, Omar Balafrej, était tout ravi vendredi dernier en présentant le bilan des dix ans de cette structure. Il faut dire qu'il y a de quoi se réjouir vu la réussite qu'a connu le bâtiment, anciennement voué à devenir le siège de la douane, et qui est par la suite, sous l'impulsion du gouvernement de Abderrahmane Youssoufi, devenu une pépinière de l'entreprise. Avec 550 entreprises sur les dix ans, dont 170 actuellement présentes sur le site, 1.500 employés et surtout un cadre de travail que 88% des personnes sondées par le Technopark estiment satisfaisant... c'est dire toute la réussite qu'a connu le Technopark. Un succès qui a poussé le management du site, en étroite collaboration avec l'Etat, à penser à une duplication du modèle dans d'autres villes du royaume. Ce sera donc Rabat qui, à partir du mois d'avril prochain, accueillera le deuxième Technopark du royaume (www.lesechos.ma), dans le bâtiment qui abritait auparavant le siège de l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise . «Nous allons dupliquer le même modèle que celui de Casablanca, et si ça marche, nous retenterons l'expérience dans d'autres villes», confie Omar Balafrej. Les villes visées par le plan «de généralisation» du Technopark sont, entre autres, Fès, Marrakech et Oujda. Il s'agit en fait de mettre à la disposition de jeunes entrepreneurs, spécialisés dans le secteur des technologies de l'information, des espaces de travail spécialement dédiés dans des villes qui jusque-là en ont éprouvé le besoin. «L'objectif à terme est d'étendre l'expérience pour le secteur des Green-Tech», ajoute Balafrej. En attendant la concrétisation de celles-ci, le Technopark de Casablanca continue sur sa lancée. Pour Omar Balafrej, l'établissement a marqué ses dix ans d'existence par l'apport de dix innovations majeures. La première, c'est l'essence même de la création du Technopark. Celui-ci a, en effet, permis la réhabilitation d'un bâtiment administratif et sa transformation en un incubateur technologique. La création d'une société de gestion, de droit privé à capitaux mixtes, est la deuxième innovation du Technopark. L'actionnariat de celle-ci est, en effet, constitué, d'un côté, par BCP et CDG, et d'un autre de BMCE Bank et Attijariwafa bank. Par ailleurs, le Technopark a instauré un système de péréquation d'utilité publique. En d'autres termes, le tarif appliqué au loyer va de 50 DH pour les toutes petites start-up, jusqu'à 120 DH pour les sociétés relativement plus grandes. Là encore, le top management du site qualifie ce système d'unique en son genre au Maroc. C'est d'ailleurs ce même concept qui sera dupliqué sur le site de Rabat, pour lequel «l'équilibre financier sera atteint lorsque nous aurons rempli le bâtiment» précise Balafrej. Pour ce dernier, la quatrième innovation du Technopark est le nombre d'entreprises qu'il a pu attirer. Avec 170 sociétés en 2001, Technopark affiche aujourd'hui complet, avec l'arrivée en moyenne de 30 nouvelles entreprises par an. «Il ne faut pas croire que les portes du Technopark sont aujourd'hui fermées. Au contraire, nous connaissons chaque année un nombre de sociétés car elles ont atteint une taille plus importante, tandis que d'autres viennent s'y installer» insiste le patron du site. En 2011, par exemple, ce sont 40 entreprises qui sont venues remplacer 40 autres dans le Technopark. Et il faut dire que celles qui y sont présentes, s'y plaisent, pour leur majorité. «Nous avons lancé, l'année dernière, une enquête de satisfaction auprès des entreprises qui sont abritées chez nous. Le résultat a été de 88% de satisfaites et de 12% d'insatisfaites. Ce score n'est pas une finalité en soi Le Technopark est une expérience unique au Maroc et il est normal qu'en le comparant avec ce qui se passe au niveau national, nos locataires estiment nos services innovants». La structure a réussi à se positionner comme l'une des structures centrales du secteur des technologies de l'information et de la communication au Maroc aussi en concentrant plus de 10% du chiffre d'affaires du secteur. En effet, près de 700 MDH de chiffre d'affaires annuel est réalisé par les entreprises qu'il héberge. Par ailleurs, des services à l'entreprise, la création de l'ASTEC (association des entreprises du Technopark), le lancement du Maroc Numeric Fund et le Centre marocain de l'innovation, et surtout la mise en place d'un axe culturel stratégique en partenariat avec l'EAC-boulevard, sont autant de réalisations que l'on classe aujourd'hui comme des innovations du Technopark. Dixit... Le Technopark est un créneau très important pour les petites et moyennes entreprises. Il leur donne l'opportunité de les couver et de leur donner, par la suite, la possibilité d'exister et de répondre ainsi aux doléances des citoyens. Le site de Casablanca, l'une des structures centrales du secteur des technologies de l'information et de la communication au Maroc, est aussi un modèle de partenariat public-privé réussi et un laboratoire pour l'innovation au Maroc. C'est une initiative réussie qui devra être généralisée, par la suite, aux autres villes du royaume. Je reconnais que nous n'avons pas encore été très impliqués en matière d'innovation. Cependant, je m'engage aujourd'hui à aller de l'avant en matière de recherche et de développement. Ceci parce que le domaine des nouvelles technologies n'est pas seulement une valeur ajoutée à l'économie nationale, mais il présente surtout un canal très important pour la transmission du savoir aux jeunes. Abdelkader Aamara, Ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies.